Je n’aurai plus assez de nuits
à dormir
Déjà je descends la lumière
au pas du vent qui monte
d’Ouest en Est
pour que l’Atlantique
brise
mes digues
et que chavire le point Nord
-indolore-
au point de non retour
où jamais le soleil ne passe
inapte
à blesser sur ces faux de glace
ses tempes sonores
Je n’aurai pas
assez de nuits à dormir
pour que les poumons de mes veilles
remplissent
de leurs chasses sans morts
la besace
palpitante
d’une vie à prendre
à se laisser surprendre
à se laisser souffler n’est pas apprendre
les risques et les traces
du Grand Dehors
Je n’aurai plus assez de nuits
à dormir
pour que s’effacent
les blessures les coups de grâce
la vie en surface
Pour que s’effondrent et fondent
les subterfuges les étendues
de glace
Pour que reviennent
Marées montantes sur les plaines
marées montantes sur mes peines
les prairies d’or
M©Dĕm.
(Murielle Compère-DEMarcy)
***
Ce jour le chèvrefeuille
montait
sur l’escalier raide de l’Orage
comme monte le parfum du chèvrefeuille
des litières minérales
jusqu’aux sièges de l’Orage /
après la pluie
Ce jour-là la jambe de l’ancien du village
crissait
comme crisse l’ostéosynthèse des vis
encore dans les yeux
après la réduction de l’Orage /
après l’opération de la pluie
Aujourd’hui la pluie diffuse
un parfum d’opium
-blanc-
dans le sang des sueurs /
froides /
anémié de soleils
Aujourd’hui des coups de foudre
tombée sur les ménages /
remués par le chamboule-tout
des méninges
-s’effondrent-
s’effondrent
sur la tête décalée
renversée des tournesols /
retournés dans leur terre
-avant l’éclosion printanière de l’hiver.
M©Dĕm.
(Murielle Compère-DEMarcy)
***
…
la page vierge des matins
la plage tiède des aubes printanières
la peau brune des Étés
les miradors dorés
du Temps mal éteint
& ton corps tendreté de mes mains
Une caresse effleurée
d’un tremblement des lèvres
Une angoisse de jour
dans un revers de cigarette
L’impasse obscure de l’Ennui
l’avenir /têtu / est au levant
L’ataraxie
piétine
le paillasson du chiendent
Toute herbe accuse réception
de son efficience
saine / malsaine
Des aubes s’élèveront
des plus sombres chroniques
de nos couchants
M©Dĕm.
(Murielle Compère-DEMarcy)
***
Si je pose ma bouche sur le mot sensible
si je mets le doigt sur la corde vive
Se dessine un pays où la source puise
dans les forces douces
d’une page indocile
∞
Toujours
au fond de la page
au milieu de nulle part /
la mer contre son ventre
la falaise éclabousse
contre laquelle palpite
l’effritement du dire
∞
Si tu poses tes mots
sur mon cœur sensible
La page tourne
Réfractaire / Verso,
Indocile
M©Dĕm.
(Murielle Compère-DEMarcy)
M©Dĕm.
Murielle Compère-DEMarcy signe depuis peu du monogramme MCDem.
Publications en Revues
-Comme en poésie, n°57, mars 2014 (J.-P. Lesieur, Hossegor)
-Traction-Brabant n°56, mars 2014 (P. Maltaverne, Metz)
-Chronique Trouvailles de Toile… (Expressions, Les Adex, 60800 Rouville)
-Florilège n°154, mars 2014 (S. Blanchard, Dijon)
Publications Sites en ligne
-Le capital des mots, site d’Eric Dubois, février 2014
-Délits de poésie, site de Cathy Garcia (Nouveaux Délits), mars 2014
-La Cause Littéraire, le 19/03/14 pour le Poème I ; le 29/03/14 pour les Poèmes II, III & IV ; le 07/05/14 Poèmes V, VI et VII
-Chroniques sur le site de Traversées / P. Breno (Belgique), depuis février 2014 (articles sur Ailleurs simple de Cathy Garcia, Pierre Reverdy l’enchanteur, La partie riante des affreux de Patrice Maltaverne & Fabrice Marzuolo, à hauteur d’ombre de M.-Fr. Ghesquier di Fraja, sur le poète Pierre Dhainault)
-Recension / Articles critiques / Chroniques sur le site en ligne de La Cause littéraire (Ailleurs simple de Cathy Garcia, éd. Nouveaux Délits, le 07/04/14 ; La partie riante des affreux de Patrice Maltaverne & Fabrice Marzuolo, éd. Le citron Gare, le 04/05/14 ; Reverdy, l’Enchanteur, le 08/05/14 : A hauteur d’ombre de Marie-Françoise Ghesquier di Fraja, éd. Cardère, le 10/05/14
-La Cause Littéraire, le 07/05/2014 pour Poèmes V, VI, VII
Publications Recueils
-Atout-Cœur éd. Flammes Vives / Claude Prouvost, 2009
-L’Eau-vive des falaises c/o Michel Cosem éditeur, éd. Encres Vives, coll. Encres Blanches, avril 2014
Prix littéraires
-Prix catégorie Poésie dans le cadre du Concours international de littérature et de créations artistiques organisé par la Cité-Nature d’Arras
-Prix catégorie Fiction à l’occasion de la Semaine de la langue française et de la francophonie dans le cadre du Concours Dis-moi dix mots organisé par la DRAC / Picardie, 2012
-Prix Le Poète du mois organisé par l’Association de Poésie Française Contemporaine (A.P.C.F. / Dijon) en juin 2013
-3ème Prix du Libraire pour une nouvelle littéraire, le 31/05/2014 dans le cadre du Concours international de littératures et de diaporamas organisé par l’association Regards (Nevers)
Publications en cours
-Verso / Alain Wexler
- Microbes 85 / Eric Dejaeger –Été 2014
-L’Ouvre-Boîte à Poèmes
- Nouveaux Délits / Cathy Garcia –octobre 2014
- 4ème de couverture Poésie/première n° 59, juin 2014 (Emmanuel Hiriart //Jean-Paul Giraux / Martine Morillon-Carreau / Philippe Biget / Guy Chaty) : Poème de MCDem illustré par Didier, Mélique
***
L’Eau-Vive des falaises, Murielle Compère-DEMarcy (alias MCDem), éd. Encres Vives, coll. Encres Blanches ; avril 2014 (6,10 € franco de port). A commander chez l’éditeur : Michel COSEM éditeur / Encres Vives 2 Allée des Allobroges 31770 COLOMIERS
Murielle Compère-DEMarcy, alias MCDem*, auteur de poèmes et de textes en prose poétique parus en revues, anthologies et dans son précédent recueil Atout-cœur -décline ici l’un de ses thèmes de prédilection : celui de la Falaise, avec toute sa symbolique. Force cassante de la falaise aux prises avec la puissance des éléments chaos-cosmiques, éphémère immuable de la falaise aux prises avec le temps, falaise érodée du dire, falaise effritée du corps éprouvé de l’amour durable dans la force sentimentale de sa fragilité… Falaise contre vents & marées. Falaise à contre-courants. Falaise friable irriguée par les sources. Comme la poésie,- PoéVie !
*[Se pique de poésie depuis qu’elle y est accro’. Ravie par Elle – en otage consentante- depuis des années indéterminées. Devise : « J’y suis toujours ». Et ça ne changera pas.]