Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - DELPHINE GEST

Publié par ERIC DUBOIS sur 2 Janvier 2015, 17:02pm

Catégories : #poèmes

Poème érotico-colérique

 

toi, rescapé de la terreur

et de la mort et du cancer

Tu rêves que je te fais des choses

cesseras de rêver dans ton lit

Car je te les ferai ces choses

Est-ce que ça te plaie mon recousu ?

Mon recousu in extremis ?

Êtes vous un peu sentimental ?

 

-Toc ! toc ! dring ! dring !

-Qu’est ce que c’est qui dérange mes pantoufles ?

-c’est pour une consultation

-à la bonne heure, mais n’entrez pas !

Demoiselle vous me faites un peu peur !

-hé bien crétine vieille bique

Oui je vous paierai de ma gifle

Ou de ma merde c’est selon !

Si vous me faites la leçon

 

j’ai fait caca dans l’ascenseur

L’intime s’est déplacé, malsain

Et j’en ai arraché les grilles

de ma prison de sa prison

suis redescendue sans médocs

Fâchée ramassant ma merde

Madame me fuit à présent

c’est ça le vrai médicament

Chier où on n’est pas content

Ça mérite bien ça n’est ce pas ?

Au lieu d’une seringue où l’on sait

Est ce que j’ai du sang sur les mains ?

non

si que dis-je un nez cassé

poing au visage un peu trop fort

que j’ai mis sans y prendre garde

au mari de la vieille sorcière

tiens prend ça empêcheur de rêves

comme j’ai eu peur de te perdre

et comme je m’en suis voulue

doigt dans l’anus pour se venger

Vieux cochon qui tourne dans la ville

remonte la gorge de l’ascenseur

 

Éloigne toi donc dans ton temple

Faisons route vers le tourner en rond

Autour du piquet demoiselle

Attachée au lit une nuit

Chez les fous là, il m’a foutue

 

 

Vers le garage l’auto attend

Liqueur divine tu me fais honte

Grands jets dedans et chaud devant

Oui dans la main la goutte épaisse

Perle coulée sur le matelas

Une autre fois table de nuit

Petite goutte au bout des dents

 

Hé ! Porte toi bien gros porc

Ton pantalon descendant dans tous sens

Jamais ne le change jamais

Ton jean troué et sans pétales

Ton slip aux taches de venin

Que tu n’as pas su contenir

Avant de m’envoyer la sauce

 

Au conseil de l’ordre l’ami!

Ça remettra l’idée en place

Ça te défera l’or du goulot

Vicelard vise l’art que je te donne

En échange juste un baiser bouquette

Ouvre donc grande ta braguette

 

Je ne le ferai pas promis

Je sais tu sais et nous savons

Nous ne savons pas nous tenir

 

Remet tes phares à l’endroit

Et ton froc de défroqué

Mais ce n’est pas pour me déplaire

Décollée et glissée sur la langue

La perle que tu laisses couler

Je la boirai bien volontiers

J’aime votre langue charnue

Et vos salins cunnilingus

Mais pas vos ongles trop longs coupés

Ils m’ont limé le clitoris

 

Non tu n’iras pas loin comme ça

mon élan psychodramatique

Avec tes jambes en jeu de quilles

Fais demi tour viens dans ma chambre

Faire l’amour à ta poétesse

 

Je suis devenue dada de cœur

Ne regarde pas trop la télé

Dans la masse des reins le coussin

Sur le fauteuil le faux treuil

Ma fosse triangulaire te manque

Rectangulaire la tsf

des légumes au présentateur

les jeter à travers la figure

quel imbécile celui là

toujours donne mauvaises nouvelles

Il a le teint blême presque vert

A force de ressasser le monde

Qui va pas bien qui va pas bien

 

 

Mon chic ami mon doux chéri

Coquin là haut toi haut perché

Toi tout nu sur un grand rocher

Moi plus drôle que ta télé

A mi chemin entre toi et moi

Mon œil t’a attendu longtemps

Mon regard s’est perdu dans les rues

où vas-tu de ton vieux garage

Moi croque-monsieur, sentinelle

 

Donne moi ta langue que je la mange

Je ne te donnerai plus ces maux là

Fini haché menus morceaux

Le malheur fait le gros dos

 

J’écrirai des morceaux d’opéra

Des poèmes pour exciter ta trique

Des bouts de musique à plein pot

Des mélodies à en perdre l’ouïe

 

Met ta main à mes petites lèvres

Tripote-les encore un peu

et fais moi terre de plaisir

tes fruits savants je les grignote

au goulot de ton sexe raidi

vibre une main plus agile

 

Mon sucre d’orge vers la gauche

Ta gorge est sèche est détournée

Et ta salive ne viens pas

Et tu bois de l’eau au goulot

 

Ta voix fine poupée gigogne

Émoustille mes sens en sursis

Et les cigognes nous étendent

Sur un grand lit lune de miel

Grains de sable sur un nuage

69 est au rendez vous

Et en 2069

Nous nous marierons à l’église

Sur l’autel du curé s’il y a

Inscrit en lettres rouge vif

Sur la bouche du christ en croix

Rouge à lèvres charnel et cruel

 

Je ne peux plus me branler je suis

Amoureuse de mon médecin

un stéthoscope à fleur de peau

ma plume à te croquer les couilles

La cisaille à perdre la raison

Taille le chemin de l’amour

Des haies des fontaines des puits

Une forêt précipitée

En ses branchages écartés

Ces clairières aux dos d’hirondelle

Me coupent l’herbe sous les pieds

 

Anus coquin clito vagin

Va et vient à l’intérieur du trou

Je n’ai pas le temps demoiselle

J’ai une montre qui va dans l’eau

Je suis pressé comme qui sait

Qui sait quoi faire de sa vie

 

Fait quelque chose de tes dix doigts

Plaute moi donc le gouvernail

Non ce n’est pas moi qui gouverne

Dame ! Un blâme ! Un râle ! Une gifle !

En lettre d’or sur ton pare-chocs

 

Va courtiser les vieilles dames

Va faire minette aux cancéreuses

 

Bientôt rien à craindre d’autre que l’après amour

Amor-amor-dolorosa

 

Mon enchanteur prêteur de larmes

Tu me fais donc du chagrin !

Fais pleurer mon cœur et mes yeux

Tu ne viens pas aux rendez vous !

Il n’y aura pas quand on s’aime

De drame à perdre la raison

Mon héron chapeautant mes vingt ans

On n’est pas sérieux quand on a soixante ans

Mon tournesol avant coureur

Cette fois ça devient sérieux

Pourquoi me tournes tu le dos ?

C’est moi le soleil c’est moi l’aurore

Quelles sont donc tes fusées de fuite ?

Tu pars au loin et bien bon vent

Point de lobotomie point de tics

Point de piqûre à la fesse

Je m’appelle Cosette Fantine

Gavroche à tête révolution

 

Mon abeille aux raies de lumière

Moi fleur sauvage ouverte et crue

Viens donc butiner mon pistil

Non et bien si tu ne veux pas

Anonyme qui monte au mât

Monte là haut et fais le beau

Pour la demoiselle aux longs bras

Ton éternelle fiancée

Fille de tragi-comédie

 

Vois tu auras de beaux yeux

Va donc au loin hé maraudeur

Va donc je ne te hais point

 

 

 

 

LA GOULUE AU VIBRAPHONE FOU

 

 

 

 

 

 

DELPHINE GEST

 

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