Poème érotico-colérique
toi, rescapé de la terreur
et de la mort et du cancer
Tu rêves que je te fais des choses
cesseras de rêver dans ton lit
Car je te les ferai ces choses
Est-ce que ça te plaie mon recousu ?
Mon recousu in extremis ?
Êtes vous un peu sentimental ?
-Toc ! toc ! dring ! dring !
-Qu’est ce que c’est qui dérange mes pantoufles ?
-c’est pour une consultation
-à la bonne heure, mais n’entrez pas !
Demoiselle vous me faites un peu peur !
-hé bien crétine vieille bique
Oui je vous paierai de ma gifle
Ou de ma merde c’est selon !
Si vous me faites la leçon
j’ai fait caca dans l’ascenseur
L’intime s’est déplacé, malsain
Et j’en ai arraché les grilles
de ma prison de sa prison
suis redescendue sans médocs
Fâchée ramassant ma merde
Madame me fuit à présent
c’est ça le vrai médicament
Chier où on n’est pas content
Ça mérite bien ça n’est ce pas ?
Au lieu d’une seringue où l’on sait
Est ce que j’ai du sang sur les mains ?
non
si que dis-je un nez cassé
poing au visage un peu trop fort
que j’ai mis sans y prendre garde
au mari de la vieille sorcière
tiens prend ça empêcheur de rêves
comme j’ai eu peur de te perdre
et comme je m’en suis voulue
doigt dans l’anus pour se venger
Vieux cochon qui tourne dans la ville
remonte la gorge de l’ascenseur
Éloigne toi donc dans ton temple
Faisons route vers le tourner en rond
Autour du piquet demoiselle
Attachée au lit une nuit
Chez les fous là, il m’a foutue
Vers le garage l’auto attend
Liqueur divine tu me fais honte
Grands jets dedans et chaud devant
Oui dans la main la goutte épaisse
Perle coulée sur le matelas
Une autre fois table de nuit
Petite goutte au bout des dents
Hé ! Porte toi bien gros porc
Ton pantalon descendant dans tous sens
Jamais ne le change jamais
Ton jean troué et sans pétales
Ton slip aux taches de venin
Que tu n’as pas su contenir
Avant de m’envoyer la sauce
Au conseil de l’ordre l’ami!
Ça remettra l’idée en place
Ça te défera l’or du goulot
Vicelard vise l’art que je te donne
En échange juste un baiser bouquette
Ouvre donc grande ta braguette
Je ne le ferai pas promis
Je sais tu sais et nous savons
Nous ne savons pas nous tenir
Remet tes phares à l’endroit
Et ton froc de défroqué
Mais ce n’est pas pour me déplaire
Décollée et glissée sur la langue
La perle que tu laisses couler
Je la boirai bien volontiers
J’aime votre langue charnue
Et vos salins cunnilingus
Mais pas vos ongles trop longs coupés
Ils m’ont limé le clitoris
Non tu n’iras pas loin comme ça
mon élan psychodramatique
Avec tes jambes en jeu de quilles
Fais demi tour viens dans ma chambre
Faire l’amour à ta poétesse
Je suis devenue dada de cœur
Ne regarde pas trop la télé
Dans la masse des reins le coussin
Sur le fauteuil le faux treuil
Ma fosse triangulaire te manque
Rectangulaire la tsf
des légumes au présentateur
les jeter à travers la figure
quel imbécile celui là
toujours donne mauvaises nouvelles
Il a le teint blême presque vert
A force de ressasser le monde
Qui va pas bien qui va pas bien
Mon chic ami mon doux chéri
Coquin là haut toi haut perché
Toi tout nu sur un grand rocher
Moi plus drôle que ta télé
A mi chemin entre toi et moi
Mon œil t’a attendu longtemps
Mon regard s’est perdu dans les rues
où vas-tu de ton vieux garage
Moi croque-monsieur, sentinelle
Donne moi ta langue que je la mange
Je ne te donnerai plus ces maux là
Fini haché menus morceaux
Le malheur fait le gros dos
J’écrirai des morceaux d’opéra
Des poèmes pour exciter ta trique
Des bouts de musique à plein pot
Des mélodies à en perdre l’ouïe
Met ta main à mes petites lèvres
Tripote-les encore un peu
et fais moi terre de plaisir
tes fruits savants je les grignote
au goulot de ton sexe raidi
vibre une main plus agile
Mon sucre d’orge vers la gauche
Ta gorge est sèche est détournée
Et ta salive ne viens pas
Et tu bois de l’eau au goulot
Ta voix fine poupée gigogne
Émoustille mes sens en sursis
Et les cigognes nous étendent
Sur un grand lit lune de miel
Grains de sable sur un nuage
69 est au rendez vous
Et en 2069
Nous nous marierons à l’église
Sur l’autel du curé s’il y a
Inscrit en lettres rouge vif
Sur la bouche du christ en croix
Rouge à lèvres charnel et cruel
Je ne peux plus me branler je suis
Amoureuse de mon médecin
un stéthoscope à fleur de peau
ma plume à te croquer les couilles
La cisaille à perdre la raison
Taille le chemin de l’amour
Des haies des fontaines des puits
Une forêt précipitée
En ses branchages écartés
Ces clairières aux dos d’hirondelle
Me coupent l’herbe sous les pieds
Anus coquin clito vagin
Va et vient à l’intérieur du trou
Je n’ai pas le temps demoiselle
J’ai une montre qui va dans l’eau
Je suis pressé comme qui sait
Qui sait quoi faire de sa vie
Fait quelque chose de tes dix doigts
Plaute moi donc le gouvernail
Non ce n’est pas moi qui gouverne
Dame ! Un blâme ! Un râle ! Une gifle !
En lettre d’or sur ton pare-chocs
Va courtiser les vieilles dames
Va faire minette aux cancéreuses
Bientôt rien à craindre d’autre que l’après amour
Amor-amor-dolorosa
Mon enchanteur prêteur de larmes
Tu me fais donc du chagrin !
Fais pleurer mon cœur et mes yeux
Tu ne viens pas aux rendez vous !
Il n’y aura pas quand on s’aime
De drame à perdre la raison
Mon héron chapeautant mes vingt ans
On n’est pas sérieux quand on a soixante ans
Mon tournesol avant coureur
Cette fois ça devient sérieux
Pourquoi me tournes tu le dos ?
C’est moi le soleil c’est moi l’aurore
Quelles sont donc tes fusées de fuite ?
Tu pars au loin et bien bon vent
Point de lobotomie point de tics
Point de piqûre à la fesse
Je m’appelle Cosette Fantine
Gavroche à tête révolution
Mon abeille aux raies de lumière
Moi fleur sauvage ouverte et crue
Viens donc butiner mon pistil
Non et bien si tu ne veux pas
Anonyme qui monte au mât
Monte là haut et fais le beau
Pour la demoiselle aux longs bras
Ton éternelle fiancée
Fille de tragi-comédie
Vois tu auras de beaux yeux
Va donc au loin hé maraudeur
Va donc je ne te hais point
LA GOULUE AU VIBRAPHONE FOU
DELPHINE GEST