Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - CAMILLE PHILIBERT

Publié par ERIC DUBOIS sur 22 Mars 2015, 19:39pm

Catégories : #poèmes

Où, t’éclipses en douce, me laissant rayonner 
dans l’avide, antre charbonneuse, angle mortel, 
souffle âpre dévasté commençant sa succion… 
Montent, alors, les murmures du dragon délivrant 
( même sans demander des trouilles les plus ouilles),
dans l'oubli où se confinent tes peurs absolues.
Et je te caniffe...

 

Et le règne, en tes sept recoins, tes coulisses 
ombre abyssale, à attendre, même l’absence 
et vide et éplorée de désintégration 
qu’infligée, sans pitié, sans peur ni sans remords, 
qu’égarée et éternellement errante 
en limbes ciel de ta cruauté satellite. 

Mon corps, ma seule haleine soufrée, qui relance 
palpitations de cœur. Piétinée, sourde, gélifiée, 
dans l’indigente indifférence déglinguée,  
hululante à l’intérieur; dans ton silence 
englué où tentera d’éclore mon cœur gelé. 
T’expectorerai, te reviendrai, te pleurerai,
t’effriterai, me fonderai, me maculerai…
Cessera ton reflux et sans cesse et ton flux
me hantera. Sans dévoiler. Les peines reflueront 
coincées dedans d’étreintes brutales, animales. 
Avides bras, s’écartant, désarticulés 
hors omoplates, refermer l’enlacement ?
Ah, non ! Nos flammes oublieront ta froide gelure. 
Ô pleurs, aux désirs de ma cage éprise 
t’embrasant ; moi jamais moi ne t'assouvirai,  
demande mon cœur vif, celui que je canife. 
Se laisser, en damnée, t'aimer malgré la vie…
Dépouillée, jusqu’à séquelles, basée, laminée, 
comme mes années passées en ta zone noire, 
infini où m’effriteraient pieds, briseraient 
les os longs. A déchiffrer en vain tes ombres.
Dans la cité aux mille bus, je dérive, quelle 
ébullition...mes pas t’emmènent hors de moi. 
Qui a embrasé ta source ? Seule qui vaille aller.
Epuisons la malédiction, limons. Tes pas
s’évanouissent quand j'embrasse peu tes nuits. 
Echos, sans éclipses, tes cauchemars transpirent 
sur mon dos, déjà nu…

 

 CAMILLE PHILIBERT

Camille Philibert
http://camillephi.blogspot.fr/
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https://twitter.com/Kmillephilibert

 

 

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