Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - CLAUDE MARION

Publié par ERIC DUBOIS sur 4 Avril 2015, 15:22pm

Catégories : #poèmes

L.

 


C’est notre anxieux babil,
Tout deux maugréant la ville,
Je parlais de ce bonheur.


C’était mon désir puéril,
L’exil un peu trop facile
D’un de tes baisers de soeur.


M’as-tu donc nourri, idylle,
La ligne de tes faux cils
Close sur mon front rêveur ?


Ce fut toi, Lilith, nubile,
Qui négocia ce deal ;
Moi j’y laissai tout honneur.

 

***

 

 


L’auberge verte

 


Voir couler le sable,
Chercher un coupable.
– Un bon somnifère,
Et au lit cher frère !


Plus jamais le rire
Entêtant d’Elvire.
– Une veine ouverte,
Vers l’auberge verte ?


Nous étions heureux,
Heureux d’être tristes.
Si c’est être triste
Qu’être triste à deux.


Et un soir, alerte,
Vers l’auberge verte…
– Tirons la lumière.
Bonne nuit, cher frère.

 

***

 


Marine sans alcool

 

 


La crique où j’embrassai ta bouille
A la forme d’un oeil ;
Ce jour, la mer monte à son seuil,
La vue veuve s’y brouille.


– Hosanna ! Ton rire s’est tu !
Et l’océan sonore
Se rue dans l’encore et l’encore
De l’écume, – entends-tu ?

 

***


L’ombre rose

 


Le matin nié dans nos rideaux,
Le réveil à midi,
Et l’après-midi sombre ainsi
Qu’une ombre sur ton dos.


Cette ombre rose, chère amie,
Nous devinions sa fin.
La lumière sur ce défunt
Jour se fit : vint ma nuit.

 

***

 


1982 – 2002

 


J’ai trop de peine,
Petite soeur.
J’ai trop de peine
A ressasser


L’aube lointaine,
Les jours passés ;
C’en est assez
Pour ce vieux coeur.


J’ai tant de peine,
Et j’ai bien peur,
Petite mienne
Au sang glacé,


Que tout se meurt ;

 

 

L’aube lointaine,
Les jours passés
A ressasser
L’horreur.

 

 

 

***

 


Lézards filants

 

 


Je dors encor
A l’ombre des
Idées et corps,
Jetant mes dés,


Comme des morts !


Comme des sorts,
Flétris d’hasards,
Est-ce raccord ?
Sont-ce lézards


Filants ? – Trop tard !


Je crois à l’or,
Aux plus-values
Qui font du tort,
Aux chants sans plus,


Aux vers sans mors !


Passant décor,
Coquet très vain,
L’amour m’endort,
Comme ce vin


Crû tôt divin.

 

 

CLAUDE MARION

 

 

Plus d'infos : http://www.storylab.fr/Auteurs/Claude-Marion

 

 

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