Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - GHISLAINE LEJARD

Publié par ERIC DUBOIS sur 15 Octobre 2015, 11:39am

Catégories : #articles - articles critiques

François Garros Le violon déchiré A-T éditions

 

Livre d’artiste (26 exemplaires)

 

 

 

Il est difficile d’écrire sur l’absence et c’est encore plus délicat quand l’absent est un enfant…

Le poète le sait bien et l’écrit :

 

«  Peut-on écrire sur l’absence

le doit-on »

 

François Garros a su trouver le ton juste, émouvant et sans pathos. En 9 poèmes à l’écriture dense, il va au plus près de la douleur avec une extrême pudeur, ses mots sont accompagnés par l’archet du violoniste.

Il y a une communion profonde entre « la douleur » qui « rôde » et les notes du quatuor qui s’élève dans « l’église quasi désertée ».

Il est des moments où le ciel semble n’être d’aucun secours ; il faut pourtant essayer de trouver le juste mot, or écrire sur l’absence, cela ne peut se faire sans « rature sur la page », le plus souvent l’écriture est « collage indélicat » mais cependant nécessaire, indispensable pour avoir la force de regarder et d’entendre. Dire aussi que si le violon et l’archet font vibrer les notes de Beethoven, Brahms ou Chostakovitch, il a fallu aussi que l’arbre aux branches noueuses tombe à terre.

 

«  les branches des violons

sont venues de la terre

comme des archets noueux »

 

Pour pouvoir dire l’absence, il faut savoir regarder et « frôler / …  jusqu’au pollen/ de la fleur absente/son pistil déchiré. »

Des mots pour porter la douleur comme le « violon déchiré…ses brisures de sons/ aux morceaux d’octave/ vers le ciel ». Le poète pour « semer les mots » et essayer « d’atteindre l’éternel / dans sa fugacité humaine » et pouvoir dire que malgré l’absence :

 

«  l’essentiel est au centre

.

Les branches des archets

reviennent vers le cœur ».

 

 

François Garros est aussi peintre, il a illustré ce recueil avec un dessin original qui évoque avec douceur et grande force, la présence et l’absence ; le corps suggéré se déploie dans un mouvement qui semble le soulever et l’emporter avec retenue et délicatesse.

 

 

Ghislaine Lejard

 

 

 

GHISLAINE LEJARD

 

 

 

 

 

Plus d'infos : http://ghislainelejard.blogspot.fr/

 

 

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