Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - SABINE ROLLAND

Publié par LE CAPITAL DES MOTS sur 22 Janvier 2016, 08:31am

Catégories : #articles - articles critiques

Si brève l'éclaircie. Ghislaine Lejard. Editions Henry, 2015. | DR

Si brève l'éclaircie. Ghislaine Lejard. Editions Henry, 2015. | DR

Si brève l’éclaircie, Ghislaine Lejard, Éditions Henry, octobre 2015, 8 euros.

 

 

 

Une éclaircie certes brève, mais un moment poétique fulgurant qui se lit d’un trait de lumière. La plume est comme suspendue, elle retient son souffle à chaque mot, en équilibre précaire mais serein entre les pleins et les déliés qui s’égrènent au fil des images. L’écriture est abandonnée, elle se laisse doucement porter par le rythme de la nature, l’alternance du jour et de la nuit, des ombres et des lumières, de la chaleur accablante et de la fraîcheur bienfaisante. Mais derrière cette plume, il y a un regard, un regard plongé dans l’intense contemplation du Mystère. Et derrière ce regard, il y a une petite âme grande ouverte qui éprouve, se souvient, se sent fragile devant l’Immense et aspire à goûter le Silence, là où tout est Présence. “Dans la lumière du jour naissant, miracle de l’abandon, étancher sa soif au plus profond du mystère.”

 

Ce petit recueil tient dans une paume offerte, telle une olive pour l’espérance apaisante. Les ailes de la colombe vous frôlent, et déjà l’instant se perd, mais il réapparaît aussitôt, comme des taches de lumière qui, soudain, illuminent l’obscurité, comme des trouées d’ombre qui, soudain, obscurcissent la nappe blanche. “La poésie du soir éblouit l’aurore à venir”, mais la poésie de l’aube éblouit tout autant le crépuscule à venir.

 

Dans cette brève éclaircie, vous avez tout le temps de vous enraciner pour l’éternité. Alors prenez le temps de la savourer : “Le temps suspendu à notre fragilité devient promesse d’éternité et de plénitude dans la lumière de l’instant.”

 

Entre le blanc et le noir, le bleu des moments de sérénité insouciante et de joie inoubliables qui se déploie ou transparaît : “mots bleus”, “ciel et mer aux bleus d’éternité”, “instants bleus”. “Les saisons passent caressent la mémoire le chemin remonte le cours du coeur laisse entrevoir des instants bleus.”

Dans une seule paume de main ouverte, un petit recueil bien léger, mais tellement profond. Ghislaine interroge aussi le rapport de l’homme au Divin – l’être humain est bien fragile s’il n’est pas relié à la terre et au ciel.

 

SABINE ROLLAND

 

 

Poète et traductrice.

 

 

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