MÉMOIRE D'UNE GUÉRISON
(15 Juin 2015)
Je me souviens de cette chambre
que nous avons remplie
de nos sueurs
et de silences palpables
Nous avons fait transpirer les mots
au creux d'un désir fauve
Je me souviens de cette chambre
où nous avons tant pleuré
au rythme de l'amour
Je ne puis remplir les vides
que ton absence crée
dans mes veines
avec le doute
et le chagrin
Je t'aime
comme un éclair perdu
aux tréfonds du ciel
Tu m'as fait toucher
des choses interdites
et tu m'as montré
sur ton corps
le secret du paradis
Comment vivre
avec les cicatrices
d'une femme qu'on aime ?
Ne pars pas mon amour
J'ai tant d'histoires
à écrire
avec ma langue
sur le bout de tes seins.
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GREVE
Un matin
après avoir rompu
avec mon sommeil
Je trempe mes pieds
dans la tristesse du jour
Je vois les rues remplies de maux
mots sauvages
la rivière chante
une chanson en putréfaction
Néanmoins le soleil marche
sur les pneus enflammés
sur les barricades
aux figures de protestation
Les tessons de bouteilles dansent
dans la densité des rues
et j'entends une voix lointaine disant
''ce pays est un devoir à rédiger''
Midi moins cinq
la nuit envahit le jour
strip-tease de nuages
au bord de la mer
naissance de nouveaux astres
dans la précocité de la nuit
Tête calée mon âme s'évade
je me souviens des lampadaires
qui n'ont aucun respect
pour l'obscurité
Disparition de l'horizon
La grève est lancée.
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PROGRAMME INTIME
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Chaque matin
je me lave les yeux
avec des vers
qui coulent
comme une chanson
à double sexe
Je ne lis plus
en plein jour
pour coiffer mon âme
Je lis dans des moments
qui n’ont pas de nom
pour coffrer le stress
dans mon cœur
J’oublie mon ombre
sous le jupon d’une nuit
en plein midi
Métissage de rêves
dans les fentes de mes doigts
Chaque soir
je serre la main
de la lune
je baise les étoiles
sans maux
je coince les nuages
avec mes mots
au cœur de ma poésie errante.
JOUBERT JOSEPH