(…) la fleur se referma à nouveau et reprit sa position première. De l’endroit qu’elle avait un instant couvert de ses pétales, il ne restait plus rien que la terre.
Michel Bernanos, La Montagne morte de la vie, 1967
Une vache
Plantée au sol
Sur ses quatre pattes
La tête inversée
Incapable de voir
Le ciel
Incapable de voir
La terre
La gorge
Tendue
Jusqu’au museau ruminant
Fermé
Par l’effort
Du retournement
Attirée
Par l’herbe grasse
Suspendue
Par sa masse
Aubaine du cueilleur
Découvrant
Ce champignon démesuré
Aux pores intacts
Qu’il coupe
A ses pieds
Pour que le bovidé
Se remette à pousser.
13 février 2017
LAURE WEIL
Laure Weil se présente :
Professeur agrégée d'arts plastiques, je suis aussi curieuse de littérature, de cinéma et d'architecture. J'ai fabriqué quelques livres d'artistes, dont le lien entre eux semble être l'effacement. Livres restés confidentiels. J'écris généralement pour restituer une rencontre avec une œuvre, qu'elle appartienne au champ des arts plastiques ou au cinéma.
Je cherche à diffuser mes textes parce qu'il est plus facile de se motiver à écrire régulièrement quand on sait que ses textes sont susceptibles d'être publiés.
Mes écrits sont nourris par ma culture des arts plastiques et par ma liberté à jouer avec les mots, comme s'il s'agissait de couleurs pour un peintre.