Le Capital des Mots soutient l'initiative De l'humain pour les migrants et le projet d'une anthologie dirigée par Jean Leznod. Le Capital des mots en publie quelques extraits. En voici un.
Comme les femmes de la première terre
Je marche
Avec des cheveux d’orage
Figure de barbarie
Je déracine les baobabs
Pour les planter au creux des vagues
Je bâtirai sur leurs os vastes
Une pauvre hutte
Une pirogue avec un toit
Où je coucherai ma fatigue du monde
Une barque avec des murs
Des lucarnes d’azur
Aux premiers feux de l’aube
Je viendrai boire l’hémorragie des cieux
La plante des pieds des danseurs du sable
Fera trembler mon coeur
Extrait de "Le pilon dit non", Asphodèle Editions.
ANNA MARIA CAROLINE CELLI
Elle se présente :
Née au Maroc, A-M Marcelli est fille de pieds-noirs d’origine espagnole du côté maternel, corse par son père. Elle est titulaire d’un D.E.A. de philosophie
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Publications
Romans : Une mouche dans le champagne, Editions Dédicaces (Montréal), 2010
Izaurinda, L’Orpailleur, 2017
Poésie :
Si noire rivière, Ménaibuc, 2008
Peaux d’ombre, L’Harmattan, 2015
Le pilon dit non, Asphodèle, 2016
Revues : Cabaret, A l’Index, Africultures, Comme en poésie, La main millénaire, Traction-Brabant, Incertain Regard, L’élixir, Les cahiers de la rue Ventura, Maison de la poésie de la Drôme, Traversées, Les Editions Janus (Recueil « Dehors « ), L’ardent pays, Francopolis…
Motivations
Si j’ai eu besoin d’écrire à propos de ceux qu’on nomme aujourd’hui des migrants, qu’ils soient réfugiés ou qu’ils fuient la misère dans leur pays d’origine, c’est parce qu’il m’a semblé nécessaire de donner voix à des personnes dont on parle mais à qui on donne très peu la parole. Je suis sensible à l’humanité vulnérable et privée de parole, quelle qu’elle soit. Sidérée, par l’oubli des valeurs humaines qui imposent l’hospitalité pour qui meurt, est malade, à faim ou soif, j’écris parce que l’art sait parfois prendre place là où le politique a déserté.