Tout seul
Ohé ! le vide étoilé qui nous tourne le dos ! Ô univers ! toi qui as grand soif d'amour, considère-moi comme ton ami !
Petit à petit, le paradis perdu qu'est le jour finissant s'est vidé de sa poudre d'or. L'âme humaine a-t-elle été chassée de ce décor de verdure abandonné suite à une faute ? Décidément l'homme est indigne de lui-même. Cette dernière journée a été sacrifiée par le Tout-Puissant sur l'autel du temps au chant du grillon et à la bouche secrète de la rumeur des sons nocturnes qui s'élèvent déjà, et ce, afin que la lumière irradie une fois de plus au petit matin.
Je découvre alors la délicate primevère répandue dans les fougères sous la grande charpente de châtaignier. Des rayons de lune se baignent dans la rivière, qui de toutes ses forces trace son chemin au-delà de la plaine. Une nouvelle Inde se trouverait par miracle quelque part dans l'immensité de ce ciel — où des voyages se préparent et où maints fossiles brillants s'étalent — que cela ne m'étonnerait nullement. Et c'est autour d'une oasis d'astres huilés qu'un désert s'étend indéfiniment, là où Dieu vit au beau milieu d'un jardin de lustres suspendus au plafond d'encre de Chine.
Sous une fine couche d'ombre inerte le matin s'éveille garni de mie d'or dans sa croûte magmatique. Observant sous les vieux platanes les cercles d'argent du levant qui recouvrent la place du village, je sais que l'aube ressentie est au coeur de tous les départs.
***
SOUPİRS
Demain je repeins de mots d'amour ton ventre de fruits, et la fleur claire du lavoir du temps poussera par-dessus nos silences.
JEAN LUCQ
Il se présente :
Je m'appelle Jean Lucq, je suis un poète lyonnais.
En ce moment je publie sur les blogs suivants :
+ www.le-capital-des-mots.fr et la revue en ligne Lichen.
Je collabore aux revues Art'en-Ciel et Le Moulin de Poésie.
Mail : jeanlucq7@orange.fr