La beauté
que les eaux qui sont
verdissent de verdure
aussi du sol
où toutes les bêtes coulent paisibles de mort
ainsi va le monde
faire maintenant le beau
au lieu d’être affligé
obéir
de tout cœur
apprendre mes volontés
et m’environner du pire
me laisser ne pas aller
ce serait adhérer
croire à sa présence ?
mais non
faire le contraire
rester indisponible et vite !
c’est par là
le chemin où s’approcher
aussi vite que librement
là où chacun se remet à chacun
sans jamais rester indemne mais vivant
le faire
et subsister devant moi
le ver ne meurt jamais
le feu non plus
quand il s’éteint c’est d’horreur
qu’il s’éteint
finir comme eux
qui ne finissent pas
mettre dedans toute sa joie
joie mort
joie crime
joie peindre
vent
flèche à l’assassin
ne jamais regarder
mais voir l’angoisse sans chanceler
guetter le trou et y tomber
embrasser cette naissance
qui se lève sur moi
la lumière (du noir)
la lumière
la lumière fécale dont je fais ma (première) couche
soyez sûrs d’y voir
mille sacrifices
dont le premier
mille sangs
dont le premier
mille vins
mille pains
les mâchoires de l’étau
ouvertes
oui nous sommes ses serfs
ses ruines sans clôtures
sinon les siennes
où nous nous abandonnons
sans blêmir
dans la belle horreur
les paumes tendues vers le blanc
nous
bandés par la captivité
qui nous distingue des desservants
nous
nous
sommes les servants
bien assujettis
au pire au crime
jusqu’en pérennité
nous sommes le meilleur de la terre
nous la contaminons
et rien en face de cela
ne peut tenir
nous avons tous les droits
nous sommes l’outrage
qui fortifie notre main
et qui bénit le bonheur
voici une parole :
« avale et tu verras ! »
elle est signée La Beauté
je ferme les oreilles
et je couds les bouches
par mon souffle ordonné
ce n’est pas vous
qui me faites tenir
sur les pieds
mais votre douleur
dont je suis l’amant
c’est ainsi que le souffle du jouir me soulève
la carence est en vous
elle ajoute à ma joie
et connaît le délice que je suis d’être
je vous fouille
je suis assis sur votre œil
un étron coule
et votre œil avec
JACQUES CAUDA
Il se présente :
( Notice 15 Février 2016 )
Parallèlement à des études de philosophie, Jacques Cauda poursuit une formation de réalisateur. À partir de 1978, il réalise pour les télévisions française, algérienne et canadienne une trentaine de documentaires. En 1998, il interrompt sa carrière de documentariste pour commencer à peindre et à écrire. Il crée un nouveau courant pictural : le mouvement surfiguratif. Écrivain, il propose une théorie de l'écriture polymorphe. Le style doit être au service du sens, la forme être l'effet du fond. Ses écrits le font ranger parmi les fous littéraires selon la classification établie par André Blavier. Sa biographie, écrite par Déborah et Elise Vincent vient de paraître chez Jacques Flament Éditions.
Site :www.jacquescauda.ultra-book.com
Blog : www.jacquescauda.canalblog.com
Bio : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Cauda
Interview:
http://www.artactif.com/fr/surfiguratif.php