Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - JACQUES CAUDA

Publié par Le Capital des Mots sur 14 Juillet 2017, 14:13pm

Catégories : #poésie, #peintures, #dessins

La beauté - © Jacques Cauda - DR

La beauté - © Jacques Cauda - DR

La beauté

 

que les eaux qui sont

verdissent de verdure

aussi du sol

où toutes les bêtes coulent paisibles de mort

ainsi va le monde

 

faire maintenant le beau

au lieu d’être affligé

obéir

de tout cœur

apprendre mes volontés

et m’environner du pire

 

me laisser ne pas aller

 

ce serait adhérer

croire à sa présence ?

mais non

faire le contraire

rester indisponible et vite !

 

c’est par là

le chemin où s’approcher

aussi vite que librement

là où chacun se remet à chacun

sans jamais rester indemne mais vivant

 

le faire

et subsister devant moi

le ver ne meurt jamais

le feu non plus

quand il s’éteint c’est d’horreur

qu’il s’éteint

finir comme eux

qui ne finissent pas

 

mettre dedans toute sa joie

joie mort

joie crime

joie peindre

 

 

vent

flèche à l’assassin

ne jamais regarder

mais voir l’angoisse sans chanceler

guetter le trou et y tomber 

 

embrasser cette naissance

qui se lève sur moi

la lumière (du noir)

la lumière

la lumière fécale dont je fais ma (première) couche

 

soyez sûrs d’y voir

mille sacrifices

dont le premier

mille sangs

dont le premier

mille vins

mille pains

 

les mâchoires de l’étau

ouvertes

oui nous sommes ses serfs

ses ruines sans clôtures

sinon les siennes

où nous nous abandonnons

sans blêmir

dans la belle horreur

 

 

les paumes tendues vers le blanc

nous

bandés par la captivité

qui nous distingue des desservants

nous

nous

sommes les servants

bien assujettis

au pire au crime

jusqu’en pérennité

 

 

nous sommes le meilleur de la terre

nous la contaminons

et rien en face de cela

ne peut tenir

nous avons tous les droits

nous sommes l’outrage

qui fortifie notre main

et qui bénit le bonheur

 

voici une parole :

« avale et tu verras ! »

elle est signée La Beauté

 

je ferme les oreilles

et je couds les bouches

par mon souffle ordonné

 

ce n’est pas vous

qui me faites tenir

sur les pieds

mais votre douleur

dont je suis l’amant

c’est ainsi que le souffle du jouir me soulève

 

la carence est en vous

elle ajoute à ma joie

et connaît le délice que je suis d’être

je vous fouille

je suis assis sur votre œil

un étron coule

et votre œil avec

 

 

 JACQUES CAUDA

 

Il se présente :

 ( Notice 15 Février 2016 )

 

Parallèlement à des études de philosophie, Jacques Cauda poursuit une formation de réalisateur. À partir de 1978, il réalise pour les télévisions française, algérienne et canadienne une trentaine de documentaires. En 1998, il interrompt sa carrière de documentariste pour commencer à peindre et à écrire. Il crée un nouveau courant pictural : le mouvement surfiguratif. Écrivain, il propose une théorie de l'écriture polymorphe. Le style doit être au service du sens, la forme être l'effet du fond. Ses écrits le font ranger parmi les fous littéraires selon la classification établie par André Blavier. Sa biographie, écrite par Déborah et Elise Vincent vient de paraître chez Jacques Flament Éditions.

 

Site :www.jacquescauda.ultra-book.com

Blog : www.jacquescauda.canalblog.com

Bio : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Cauda

 

Interview:

 


http://www.artactif.com/fr/surfiguratif.php

 

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