LE BAIN
je te livre mes paroles abruptes
dévore et enroule-toi
Aimé Césaire
Tu parcours ma peau sur des éponges langoureuses
Tu enduis mes épaules de lichen et mon dos comme un bambou fragile
Me brûle. Tu râpes un brin de racine
Accrochée à mes cheveux comme une greffe naissante.
Dans les confins de la baignoire l’eau se rebelle
Orpheline de ports, angoissée dans la mousse
Qui comme un cancer invertébré me scie les genoux.
Tu ris impitoyable, et tu prétends flotter.
La quille des bruits se fracasse contre notre solitude.
EL BAÑO
je te livre mes paroles abruptes
dévore et enroule-toi
Aimé Césaire
Recorres mi piel sobre esponjas lánguidas
Untas mis hombros de liquen y mi espalda como bambú frágil
Me quema. Tú raspas una brizna de raíz
Colgada a mi cabello como un injerto naciente.
En los confines de la bañera el agua se rebela
Huérfana de puertos, angustiada en la espuma
Que como un cáncer invertebrado me sierra las rodillas.
Ríes, despiadada, y pretendes flotar.
La quilla de los ruidos se destroza contra nuestra soledad
Poème traduit par l'auteur.
MIGUEL ANGEL REAL
Il se présente :
Valladolid (Espagne), 1965. Diplômé en Philologie Française. Agrégé d’espagnol, il enseigne au Lycée de Cornouaille de Quimper et a collaboré à l’U.B.O. (Université de Bretagne Occidentale) à plusieurs reprises.
Traducteur de poésie contemporaine en français et en espagnol, il a publié certains de ses travaux, conjointement avec Marceau Vasseur, dans diverses revues en France et en Espagne (Passage d’encres, Le Capital des Mots, La Galla Ciencia…).
Troisième prix du VII Concours International de Poésie « Atiniense » 2016 (Argentine).
Finaliste du VI Prix de Littérature expérimentale, convoqué par le Sporting Club Russafa Carlos Moreno Mínguez (Espagne, Mai 2017)
Certains de ses poèmes en espagnol ont été publiés dans les revues Letralia (Vénézuela), Fábula (Université de Logroño, Espagne), Marabunta (Mexique) et El Humo (Mexique).