Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - CLÉMENT G. SECOND

Publié par Le Capital des Mots sur 30 Avril 2018, 08:16am

Catégories : #poèmes

 

 

 

BRANLE

 

Ça commence une fois si peu venue de tête

que par un sentiment aigu on la prolonge

(sans alternative que de la dénier)

 

Songe faisant et défaisant,

cette visée passe des intermèdes,

aligne sa percée,

 

la main sur le bois de son bord

est-elle moins faillible

si l’on – homme parmi – embarque la teneur

succincte de laps à boussoler ?


 

***

 

VUE

 

Comme une leçon douce d’oxymore,

une nuit menue sur les lèvres du jour,

sans rien vouloir dire s’attarde

avant de s’effacer au feu de la suite,

d’autant plus belle que défaite en fils bleu-noir

et lente à fondre que bannie

de la lumière outrecuidante qui se cambre.

 

***


 

 

RECELEUSE OU PRESQUE

 

Pour avoir revêtu la soie la plus fine

et se donner à voir comme nue,

elle n’encourt pas moins l’avancée

qui saura bien un jour ce qu’elle cache,

et fait comme si à l’heure inhabile

battue de vide et de perplexité

 

Elle – une scène aussi bien,

une inclinaison de présence ou

la ligne courbe accomplissant le sable,

sa récapitulation dans le geste d’une femme,

la voie choisie tant bien que mal, et si glissante

qu’on y est à deux chutes de la perdre

peut-être au moment de s’y retrouver.


                             ***    

 

À VENIR

 

Ces branches après la pluie vues de la fenêtre

n’ont pas mis de feuilles malgré le printemps

 

La sève à l’œuvre, mais obscure,

vaque encore au réseau sourd

 

Fourches brandies

 

Déchirent-elles un ciel qui tarde à rayonner ?

Sont-elles des étais pour quand il va descendre ?

 

Méditent-elles sur les angles,

dont ceux d’écarts impatientés ?

 

De la fenêtre, à hauteur des terminaisons,

l’arbre semble arrimé à la cime

lévitante tenue aux enjeux de la pousse.


 

***

 

DÉLIÉ

 

Presque impalpable sous la peau du temps qui laisse

à ses heures le soin de désacheminer,

l’incertain se connaît par évidence et même

n’avoir vu que sa fuite est ne plus l’oublier

 

Et l’on voudrait une seconde où l’air vacille

pour que le pas lui emboîte le biais.

 

 

 

Extraits de  " Ce qu’avoue la lisseur des choses ?

suivi de Reprise " ouvrage en attente d’édition

 

 

CLÉMENT G. SECOND

 

Il se présente :

 

Clément G. Second

 

Écrit depuis 1959 : poèmes (sortes de haïkus qu’il préfère nommer Brefs, sonnets, formes libres), nouvelles, notes sur la pratique de l’écrit principalement.

Plusieurs recueils en cours ou achevés, dont Porteur Silence (publié en août 2017 aux Éditions Unicité de François Mocaër) et Encres de songerie, à paraître vers le printemps chez le même éditeur.

Longtemps en retrait des échanges littéraires, a commencé en 2013 à collaborer à diverses revues pour l’ouverture et le partage : publications dans Le Capital des Mots, La Cause Littéraire, Décharge, 17 secondes, Écrit(s) du Nord, Lichen, Littératures brèves, N47, Nouvelles d’Harfang, , Paysages écrits, Revue Pantouns, Terre à Ciel, Verso ; en mai 2018 dans Incertain Regard.

Réalisations avec Agnès Delrieu, photographe (revues, blog L’Œil & L’Encre http://agnesdelrieu.wix.com/loeiletlencre)

Proche de toute écriture qui « donne à lire et à deviner » (Sagesse chinoise), où « Une seule chose compte, celle qui ne peut être expliquée » (Georges Braque), et qui relève du constat d’Albert Camus : « L’expression commence où la pensée finit ».

 

a1944@hotmail.fr

 

En cours de création, son blog Carnets de Flottaison sera ouvert dans quelques semaines.

 


 

Clément G. Second - DR

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J
Longuement lues, plus longuement encore relues, goûtées et savourées, ces minutes, ces points suspendus, cette "teneur succinte de laps à boussoler", et tant d'autres pépites gardées au précieux de la tête après lecture. Sur tous les textes j'ai inscrit mon pas dans les vôtres.
Répondre
C
Ainsi, vous me suivez... <br /> Non. Nous allons de compagnie. <br /> Et pour cela surtout, merci Joëlle.

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