BRANLE
Ça commence une fois si peu venue de tête
que par un sentiment aigu on la prolonge
(sans alternative que de la dénier)
Songe faisant et défaisant,
cette visée passe des intermèdes,
aligne sa percée,
la main sur le bois de son bord
est-elle moins faillible
si l’on – homme parmi – embarque la teneur
succincte de laps à boussoler ?
***
VUE
Comme une leçon douce d’oxymore,
une nuit menue sur les lèvres du jour,
sans rien vouloir dire s’attarde
avant de s’effacer au feu de la suite,
d’autant plus belle que défaite en fils bleu-noir
et lente à fondre que bannie
de la lumière outrecuidante qui se cambre.
***
RECELEUSE OU PRESQUE
Pour avoir revêtu la soie la plus fine
et se donner à voir comme nue,
elle n’encourt pas moins l’avancée
qui saura bien un jour ce qu’elle cache,
et fait comme si à l’heure inhabile
battue de vide et de perplexité
Elle – une scène aussi bien,
une inclinaison de présence ou
la ligne courbe accomplissant le sable,
sa récapitulation dans le geste d’une femme,
la voie choisie tant bien que mal, et si glissante
qu’on y est à deux chutes de la perdre
peut-être au moment de s’y retrouver.
***
À VENIR
Ces branches après la pluie vues de la fenêtre
n’ont pas mis de feuilles malgré le printemps
La sève à l’œuvre, mais obscure,
vaque encore au réseau sourd
Fourches brandies
Déchirent-elles un ciel qui tarde à rayonner ?
Sont-elles des étais pour quand il va descendre ?
Méditent-elles sur les angles,
dont ceux d’écarts impatientés ?
De la fenêtre, à hauteur des terminaisons,
l’arbre semble arrimé à la cime
lévitante tenue aux enjeux de la pousse.
***
DÉLIÉ
Presque impalpable sous la peau du temps qui laisse
à ses heures le soin de désacheminer,
l’incertain se connaît par évidence et même
n’avoir vu que sa fuite est ne plus l’oublier
Et l’on voudrait une seconde où l’air vacille
pour que le pas lui emboîte le biais.
Extraits de " Ce qu’avoue la lisseur des choses ?
suivi de Reprise " ouvrage en attente d’édition
CLÉMENT G. SECOND
Il se présente :
Clément G. Second
Écrit depuis 1959 : poèmes (sortes de haïkus qu’il préfère nommer Brefs, sonnets, formes libres), nouvelles, notes sur la pratique de l’écrit principalement.
Plusieurs recueils en cours ou achevés, dont Porteur Silence (publié en août 2017 aux Éditions Unicité de François Mocaër) et Encres de songerie, à paraître vers le printemps chez le même éditeur.
Longtemps en retrait des échanges littéraires, a commencé en 2013 à collaborer à diverses revues pour l’ouverture et le partage : publications dans Le Capital des Mots, La Cause Littéraire, Décharge, 17 secondes, Écrit(s) du Nord, Lichen, Littératures brèves, N47, Nouvelles d’Harfang, , Paysages écrits, Revue Pantouns, Terre à Ciel, Verso ; en mai 2018 dans Incertain Regard.
Réalisations avec Agnès Delrieu, photographe (revues, blog L’Œil & L’Encre http://agnesdelrieu.wix.com/loeiletlencre)
Proche de toute écriture qui « donne à lire et à deviner » (Sagesse chinoise), où « Une seule chose compte, celle qui ne peut être expliquée » (Georges Braque), et qui relève du constat d’Albert Camus : « L’expression commence où la pensée finit ».
a1944@hotmail.fr
→ En cours de création, son blog Carnets de Flottaison sera ouvert dans quelques semaines.