On se dit que si le rêve est perdu il reste le corps-machine à mettre en culture. Il suffit de l’augmenter avec quelques accessoires. De le rendre visible. On redessine les contours avec quelques produits chimiques. On marque la peau comme un territoire conquis. On pose les frontières et les signalisations. Attention piercings et tatouages. On se projette sur la toile. La caméra avale les confessions intimes. Un peu de cyber-sexualité ne peut pas faire de mal. Il est conseillé d’introduire du botox ou d’allonger le pénis. De changer d’identité.
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Plus besoin de météo. L’extérieur n’existe plus ou alors redessiné en maison de poupée et parc d’attraction. La vie est à l’intérieur. A l’intérieur de l’intérieur. Dans l’enclave des données numériques. Un home mondial. Le réel est une reconstitution. Les paysages sous les verrières sont agencés avec des animaux en voie d’extinction et des plantes oxygènantes. Dans les galeries marchandes les terrasses des cafés n’ont pas besoin de parasols. Parfois un oiseau égaré confirme la pertinence du décor.
Extraits de « Zones de dépassement des valeurs limites » (inédit).
CHARLES DESAILLY
Il se présente :
Charles Desailly
Educateur, auteur.
Anime avec la plasticienne Florence Mills une association qui accueille des mineurs sous protection judiciaire dans leur atelier du Pas de Calais.
Ateliers autour du langage et de l’Art singulier. Interventions en milieu pénal.
Participe à de nombreuses revues littéraires (Friches, Dissonances, Comme en poésie, 7 à dire …)
Prix Trouvères 2017 des lycéens Grand Prix de la ville du Touquet pour : On dirait que le temps tourne en rond – aux éditions Henry.