NI FLEURS NI COURONNES
à l’amie
1
De soir en soir à ton chevet
veillant avec la certitude
d’une lampe à briller
dans le noir nous pensions
imprudents
que tout demeurerait
feignant d’ignorer
la brûlure inaltérable
de l’absence déjà
après l’extinction du poème
2
Toutes
les formes en silence
dont la nuit farouchement
s’enveloppe
le frêne lui-même en
pénitence s’y
agrippe-t-il ?
3
D’oiseau en oiseau la nouvelle
de ton corps
jeté au feu puis la cendre
dispersée aux quatre vents
a fait le tour du jardin.
Serait-ce encore
ton rire, plein comme un fruit d’or
presque à notre hauteur, qui
secoue par endroits le feuillage ?
4
Arracher les herbes dans l’allée
entre graviers mauvaises ou
folles par distraction décrocher
les outils en vue du ratissage des
feuilles et des phrases
sans destinataire
puis en grand les fenêtres
au vent délié après
la terre il y a peu qu’on a retournée
demain
rangeant tes mots tout au fond
du tiroir sous cahiers pour seul face
à l’ovale du silence
se rabattre
(lundi 10 septembre 2018)
SAMUEL MARTIN-BOCHE
Il se présente :
Né en 1977 à Essey-lès-Nancy, Samuel Martin-Boche vit à Nevers. De 2001 à 2002, il a occupé un poste d’assistant de langue (Bangor, Irlande du Nord). Contributions régulières au Capital des Mots, depuis avril 2018. Présent également dans les revues de poésie Arpa, Dissonances, Gros Textes, Lichen,Poésie/première, Recours au poème, Verso, Voix d’encre. Déjà publié : Rue du sombre, éd. Encres Vives, déc. 2018 (coll. « Encres Blanches » n° 743). Participation à l’Anthologie poétique Flammes Vives 2018, volume 4.
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