RAMURES
Les abricots sèchent sur la branche
qu’un hasard ou le vent, qui souvent est l’autre
nom de son chant, a tordue comme
une phrase – pour l’arbre entêté à
s’aventurer, griffes et bois, presque
désespérément, cherchant
dans toutes les directions du ciel à la fois,
quand vivre pour l’essentiel est un verbe
intransitif.
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OFFRANDE
Paupières closes, à l’autre
extrémité de la plaine,
l’arbre implore le ciel
– qui ne répond
qu’avec des larmes.
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MIROIR
Parfois un chêne inonde
le ciel, rouge et vert
comme une grande
éponge retournée.
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L’HORLOGE
Au milieu du champ nu
à la ronde, sous un soleil ridé : l’arbre
en majesté promène son ombre
avec lui, demi-sourire – poirier lent
ou figuier sans fruits,
comme à l’arrondi du temps. C’est l’été,
dans sa fatigue.
SAMUEL MARTIN-BOCHE
Il se présente :
Né en 1977 à Essey-lès-Nancy, Samuel Martin-Boche vit à Nevers. De 2001 à 2002, il a occupé un poste d’assistant de langue (Bangor, Irlande du Nord). Contributions régulières au Capital des Mots, depuis avril 2018. Présent également dans les revues de poésie Arpa, Dissonances, Gros Textes, Lichen,Poésie/première, Recours au poème, Verso, Voix d’encre. Déjà publié : Rue du sombre, éd. Encres Vives, déc. 2018 (coll. « Encres Blanches » n° 743). Participation à l’Anthologie poétique Flammes Vives 2018, volume 4.
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