Hier tu m’as dit que la vie m’allait bien
Et elle m’a sidéré cette phrase, si tu savais
Comme le verre à moitié vide plutôt que plein
L’aveu que d’habitude la vie ne me va pas si bien
C’était hier
Aujourd’hui rien de tout ça n’existe
Je me sens vide, terrassé, à la rue
Sous le coup d’une perte terrible
Comme si la vie ne m’allait plus
J’écoute « Songs to the Siren »
Et il me fait penser à toi
Cet type qui s’adresse à celle
Que jamais il ne touchera
Tim et sa finesse naturelle
Androgyne comme la tienne
Et la version Cocteau Twins
De sa chanson à la Sirène
C’est vrai que la vie m’allait bien
Hier, je le sentais. Etait-ce toi, tes soins
Le yoga ? Je t’avais préparé un canard bien
Sec, salé. Tu mangeais et j’adorais, j’adorais
On était si bien ensemble
Toute cette magie dans l’air
J’avais envie de te prendre
J’avais envie de te plaire
De sentir dans mes bras
Tes côtes dessinant des ailes
Qu’elles soufflent là sur moi
Leurs couleurs rupestres
De te sentir en demande
De ce que je ressens pour toi
Comme en entente
De ma magie à moi
Je t’aurais bien nourri
Des années comme ça
Tu m’étonnes que la vie
M’allait bien comme ça
C’est certain que la vie m’allait bien
Hier, je le voyais. Etait-ce toi, tes soins
Le yoga ? Tu te balançais comme un singe
Léger. T’étais là, j’aurais eu qu’à tendre les bras
On allait si bien ensemble
Tout cette magie en l’air
J’avais envie de la prendre
Qu’on soit comme des frères
De sentir dans mes bras
Ton élasticité Giacomettienne
Qu’elle touche enfin mes doigts
Déploie mes ailes
Et ressentir l’envergure
De tout l’inacCécile
Rejoindre l’armature
De ton empreinte fossile
J’avais tout ça à deux doigts
Le grand tout puis plus rien
Tu m’étonnes qu’aujourd’hui
La vie ne me dise rien
C’était hier
Aujourd’hui rien de tout ça n’est plus
Je me sens vide, terrassé, à la rue
En proie aux prédations mesquines
Qui pourraient me sauver la mise
J’écoute The Boatman’s Call
Et il me fait penser à moi
Ce type avec sa gueule
Qui semble défier la SPA
Nick et ses interventions divines
Soeurnaturelle comme tu l’es
Et son amour mythique
Pour Polly Jane Harvey
Hier tu m’as dit que la vie m’allait bien
Et cette phrase elle me sidère, si tu savais
Comme un présent dont je ne suis que l’après
L’aveu que ma vie t’allait et que je n’en ai rien fait
C’était hier
C’était bien.
***
Dehors les oiseaux dessinent la forêt
Tu restes là dans les bras de Morphée
Je vous contemple légèrement absorbé
N’est-ce pas ça, l’âme en paix ?
Dans ton petit four des pains s’immolent de chèvre-miel
On se sustente avant de faire de beaux rêves
Deux vampires, immortels
N’est-ce pas beau, la bouche pleine ?
Sur mon portable sourit Fievel au Far West
Petit Pied et La Vallée des Merveilles
On s’y suspend, tu commences à sombrer
Je me sens bien à tes côtés
Ton corps de litchi peu à peu s’éveille
Je peux le reprendre comme une lecture abandonnée la veille
Le faire céder comme une branche de cèdre
Quel bonheur d’embrasser lyre et elle
Si tu le veux, si je le veux
Je peux glisser hors de la couette
Si tu le veux, si je le veux
Eteindre ton réveil
Dehors les oiseaux dessinent la forêt
Je caresse ta nuque, ton corps ensuqué
Tu te retournes comme d’un long trajet
L’horizontalité n’est plus qu’un sorbet
Tu te retournes comme une lente planète
Ensuquée comme une enfant peut l’être
Et ton corps commence à m’aimer
Dans son demi-sommeil
Trois nuits qu’on passe à s’aimer
Se réveiller mes mains à tes mains, tes pieds à mes pieds
Prendrais-je goût à notre douce amitié ?
Dehors les oiseaux dessinent la forêt
Et je sens qu’un poème veut ma tête
Tu prends ma main, la caresse
Et tout ton corps semble vouloir tout le reste
Si tu le veux, si je le veux
Je peux devenir chose concrète
Si tu le veux, si je le veux
Viens là, pose ta tête
Et nos rouages nous restent
Etrangers quand même.
***
Comment se fait-il que la nature soit si belle
Dans la moindre ramure, dans le moindre champ
Dans les envolées d’oiseaux, les nuances du couchant ?
Arbres, fleurs et fruits
Planètes, étoiles, galaxies
Tout bruisse chante rayonne
Et ne dit presque rien
Tout tourne danse absorbe
Et dans l’échange se tient
La sève est
Le rêve est
Tout est divers et tout est un
Tout est lumière et tout s’éteint
Qui donne au monde cette intime vibration
Cet élan qui abonde mon corps
Et que mon âme cherche tant ?
Comment se fait-il
Qu’au moindre de ses gestes
Du nord au sud, d’est en ouest
Jamais rien ne l’élude, jamais rien ne l’arrête ?
Où est la musique qu’elle a en tête
Que dit-elle ?
Elle doit bien avoir une douce musique en tête
Pour paraître si belle
Arborer ce sourire
D’arbres, fleurs et fruits
Planètes, étoiles, galaxies
Qui donne au monde cette intime vibration
Le vent dans le ciel, le sang dans les veines
L’espace et le temps, les femmes si belles ?
On dirait de l’amour
Où est le coeur du monde ?
SYLVAIN FESSON
Il se présente :
Chanteur, performeur
https://www.facebook.com/kistramkiss
Poète, interprète
www.sylvainfesson.com
https://sylvain-fesson.bandcamp.com
https://www.youtube.com/channel/UC9l2ULuvUwqQgdL9O99BQyQ
Journaliste, intervieweur
www.parlhot.com
http://www.philomag.com/sylvain-fesson
A NOTER :
La Vie m'allait bien : https://www.youtube.com/watch?v=uHOkmlEM3Zg
La Forêt : https://www.youtube.com/watch?v=WbyuIXxHVHA
Le Coeur du monde: https://www.youtube.com/watch?v=ao0HXfT6Bfg