C’est comme si le ciel se vidait
Comme ça
D'un coup
Plus d'aurore
Plus de bleu
Une Pluie froide
L'horizon s'est perdu
Des mots dégoupillés
Explosent à pleine vitesse
La bande son
Se rembobine au ralenti
Déforme ton visage
Me rend sourde
Nous Synchronise
À la sortie de route
Accident des maigres pensées
Qu’avons-nous fait de nos soleils
C’est comme si le ciel
Se moquait une deuxième fois
Même à l’envers
Dans ce dialogue rompu
Il pleut encore sur moi.
***
J’imagine un piano qui aurait fait naufrage
Mon dos à la lumière
J'imagine un désert...
Là-bas
Tes mains suffisent à étancher les heures
Comme un écho à l'infini
Tu inscris sur mon corps
Une empreinte invisible
J'entends ton chant
Mélodie d’outre-mer
Sur notre amour en contrepoint
Le vent l’emporte et le ramène
Dans ce désert
Où nous ouvrons nos mains
Libre le vent
Libres nos mains
Le piano joue tout seul
Chaque questionnement
Meurt en apesanteur
***
Je n’ai pas parlé
Je n’ai pas écrit
Étrangère au milieu du banc
_Qui s’en souvient _
Comment respiraient-ils ceux qui me ressemblaient ?
Dehors la boue avait la lenteur de la plaine
Je ne savais plus où exister
Ailleurs
L’illusoire me tenait dans un lieu étroit
Je croisais des visages vides
Je n’ai pas parlé
Je n’ai pas écrit
Mais j’ai longtemps longé la Seine
Qui ne demandait rien
Un autre fleuve avait tout pris
VÉRONIQUE LAGARDE
Elle se présente :
Née en Franche-Comté, Véronique Lagarde grandit au cœur du Jura. Elle s'installe à Paris à la fin des années 80 où elle demeure pendant une quinzaine d'années. Après avoir enseigné l’anglais en collège et lycée, elle se consacre principalement aux arts plastiques, à la photographie et à l'écriture. Actuellement, elle publie ses poèmes sur sa page facebook. Véronique Lagarde vit aujourd’hui dans l'ouest de la France.