Le silence des oiseaux
Un matin qui ressemble
A une veilleuse allumée
Le gris du dehors est plus éblouissant
Que le soleil de l’été perdu
Une obscurité métallique
Sans aucun bord tranchant
Sur la terrasse les plantes grasses
N’ont pas replié leurs ailes de carton
Et depuis la chambre les toits laqués
Ne disent rien du ciel d’octobre
Ils transpirent
Attendent un geste
Une éraflure dans la journée
Qui peine à enjamber la nuit
***
D’ici là
J’écris toujours la même chose
L’interstice entre les lattes du jour
Tendu aux trois quarts
Je me répète et je m’additionne
Jetant l’indicible par la fenêtre
Et plus je m’approche
Du petit tas de cailloux
Au bord du chemin
Plus le mystère s’épaissit
Comme une vague infranchissable
Qui nous maintient sur la jetée
Protégé et démuni
CLAIRE KALFON