[Sans titre]
Les murs sont des livres ouverts. Leurs pages lacérées disent souvent les révoltes et les tourments des anonymes, conservent parfois dans leur mémoire évasive des bribes de romances, des fragments de proclamations, des serments d'amour qu'éternise l'innocence.
Les murs sont des couteaux. Leurs lames tirées tranchent les artères palpitantes de la ville. A leur fil mouillé de lune coagulent des hémorragies de nuit. Les caillots des lanternes clapotent dans la noirceur des impasses, là où les masques et tant d’amers grimages étouffent les rengaines et les pleurs.
Les murs sont des cieux clairs parsemés d'étoiles noires. Leur lumière inversée nous parvient d'aubes ultimes. Le soleil révèle des cœurs de pierre troués, d'où jaillit le sang des giroflées.
Livre premier : Cités, faubourgs et autres encerclements
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Dame de la plus haute solitude
Dame de la plus haute solitude
Le lac est ton miroir profond
A ta taille de sablier
S’érode la forme de la nuit
Dame de la plus haute solitude
Cesse d’égrener les versets du désir
Tombent les atours de l’aube
Faisant de tes certitudes un vain apparat
Dame de la plus haute solitude
Laisse-moi croire que tu n’es qu’une ombre
Que jamais tu ne laisseras une cicatrice
Dans la chair de ma mémoire
Livre second : Lieux-dits, atterrages et autres alentours
Deux extraits du recueil L’orée du monde © 2019 Editions Traversées
Le livre vient d’être édité chez Traversées : http://traversees.wordpress.com © 2020, ISBN 978-2-9601658-7-6.
GÉRARD LE GOFF
Il se présente :
Gérard Le Goff travaille la prose (roman, nouvelles), la poésie, le dessin et la peinture. Pour en savoir plus, voir son site :
Gérard Le Goff : Amers & compas,
https://gerardle-goff4.wixsite.com/monsite
NB :
A consulter, une chronique de Lieven Callant à propos de L’orée du monde sur le site des éditions Traversées :
http://traversees.wordpress.com