Bois la neige indigo
cette alouette qui se détruit
comme une guitare noire
dans la laine brûlante de minuit.
Poignée de poussière rose thé
où se jettent des incendies
et la valeur nominale de l'hiver.
Une épingle de givre
là où courent des cervidés de cristal.
Toutes les nuits sont tragiques
toutes demeures insolites
coeur uni au coeur
maison de feu.
Je suis plongé dans l'arc boréal du sommeil
un globe mystérieux et onirique
deux fois grands comme la Pâque
l'arche inverse de l'amour.
J'avance dans l'heure courbe du siècle
avec un visage dont je ne sais rien.
L'instant est peut-être vain sous le monogramme de midi
car je ne cesse de décrire des caravansérails
le feu des icônes
ô mort .
DIDIER AYRES