ON A DU MEPRIS POUR LES POETES
A l'instar d'un André Laude mort dans la misère, le poète n'a finalement que très peu de chance de se faire entendre (lire) dans cette société mercantile, consumériste et aux valeurs éphémères.
On a du mépris pour les poètes. Ils n'occupent que des petits rayonnages poussiéreux des bibliothèques et des librairies. A l'école, au collège, au lycée et en fac on les évoquera pour mieux les oublier plus tard dans une vie professionnelle où l'on lira très peu : des romans à la mode, des tonnes de magazine, dans le meilleur des cas! Verlaine, Apollinaire, Tzara et Esteban, vous pouvez dormir tranquille dans votre tombe! Votre purgatoire commence !
Certes, aux actualités, on a parlé de Césaire et de Darwich mais les a-t-on lus? Les lira-t-on? Non! Certes, une petite poignée de poètes les lit mais le grand public ( surtout en France) reste indifférent. Le sort des poètes est tout autre dans les pays anglo-saxons et dans le monde Arabe : le poète est lu, apprécié, invité dans les universités à lire ses œuvres.
En France, le poète est un marginal des Lettres. Il n'est jamais sollicité dans les émissions de télévision. On se souvient encore d'un numéro d'Apostrophes consacré exceptionnellement à la poésie, au début des années 80. Cela n'a guère changé ! A croire que la poésie est destinée à l'élite universitaire!
André Laude, tu peux mourir tranquille, tes cendres dans la Seine! Tu avais bien raison : on s'en fout des poètes !
ERIC DUBOIS
Responsable de la revue "Le Capital des Mots"