Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS- COLETTE DAVILES-ESTINÈS

Publié par ERIC DUBOIS sur 29 Octobre 2013, 18:06pm

Catégories : #poèmes

 

 

 

 

 

Moody blues

 

 

 

 

 

Mais rien

Une absence

Un passage à franchir

Un frôlement

Une éraflure, d'accord

Une rivière étrécie, des galets sur mesure

Des éclats de soleil en surface

Qui palpitent

C'est comme un silence avec des mots dedans

Des mots d'échanges tus

Et puis plus rien alors

Un moody blues

Ça n'a pas d'importance

Ça n'a pas d'incidence

A peine un geste suspendu

Ça ne veut rien dire quand ça tremble

La main, la voix, le paysage qui devient flou

Tout ça

Du limon sur les rives

Et le courant l'emporte

 

...

 

Mais rien, je te dis

C'est mon coeur mécanique

Il ne bat pas trop fort

Il met des majuscules là où il n'en faut pas

 

 

 

 

 

 

 

***

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

D'où viennent les images

 

 

 

 

 

 

Une page de sirocco cette nuit s'est ouverte

Un souffle à peine plus appuyé que le silence

Un gouffre de sud dans la brèche

Je n'invente rien

Ocre, la neige au matin

C'est comme ça que les mots suspendent à la mémoire

Des chapardes d'images

Des horizons noyés

Des tempêtes éteintes

 

La mer bat dans les tempes

Un ressac de nuits et de jours et de nuits

 

Lorsque le ciel arbore

Un soleil amarré à l'encre des orages

Je ne sais plus alors à quel monde appartient

L'aube ainsi convoquée

 

 

 

 

 

 

 

***

 

 

 

 

 

Le cercle des amis poètes disparus

 

 

 

 

 

 

Je parcours le silence des cryptes païennes

Parole désertée

Feue la tienne lâchée comme un satellite sauvage

Et sans orbite

Ecris moins fort, s'il te plaît

Je ne nous entends plus

Tout juste l'empreinte acouphène

d'un bourdonnement de psalmodies

C'est à douter même de la chair

De mes pas dans les tiens

Un oeil de cyclone  ?

Chambre d'écho sans écho

Camisole de nuit où rien ne résonne

Calfeutrée dans l'oubli têtu comme une punaise

Et qui te pue dessus la peau

De tes poèmes

 

 

 


COLETTE DAVILES-ESTINÈS

 

 

 

 

Naissance au Vietnam, enfance en Afrique. Anciennement paysanne, aujourd'hui citadine.

Elle puise son inspiration dans un sentiment de perpétuel exil.

Quelques textes publiés à La Barbacane, LE CAPITAL DES MOTS et La Cause Littéraire .

 

 

 

 

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R
<br /> J'aime tellement cueillir au vol, ces fleurs paysannes, ici, là-bas, maintenant, citadine, autrefois, pour en faire ce bouquet qui ne fane jamais.<br />
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