Seul le nomade,ce tisonneur d'ouvert,
Pourrait nous dire,
Arc-bouté sur l'âtre du départ,
Tout ce qui fut soustrait aux laves indifférentes.
Le bourgeon de la braise entre les murs
communs
***
Les déménageurs de schiste avaient devancé la nuit. Leurs dents déchiquetaient les sentes. Dans le sensible éboulis, la trace écroulée d'un puits de verdure répondait à l'écho
matinal. J’intercédais seul, auprès des cimes approchantes du soleil, pour le chant confisqué du coucou.
***
Combien de forêts traversées pour la peur oubliée dans l'herbier de la nuit?
Sur la lande éloigneuse des suiveurs la lune a tendu ses collets.
Au matin braconné,
Le rapace,
Releveur des fenouils piétinés.
***
Je n'ai jamais prié. Juste rempli mes mains de terre en écoutant le vent. Nul besoin d'opposer l'incroyance pour cheminer, à hauteur d'hommes, du même côté des cimes. Ce ne
sont pas les coquelicots qui me contrediront. Pas plus l'homme désœuvré des jardins.
Extraits de " Tentation de la Demeure Vide "
DENIS RAMBOUR
Travail poétique constant depuis l’enfance. Thèmes permanents : l’origine, la nature et la nativité, les lieux et leurs impermanences. Influences consenties de la profession de médecin gériatre au plus près des états démentiels et des déséquilibres psychiatriques des personnes âgées. Ecriture longtemps isolée, s’autorisant depuis peu à une lecture extérieure.
Un premier recueil " Nouvelle Terre " en édition libre.