Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - JACQUES ROLLAND

Publié par LE CAPITAL DES MOTS ( revue de poésie) sur 2 Octobre 2010, 19:56pm

Catégories : #poèmes

 

Sans aria de temps ni de perte, les nuits sont transhumances

vers une haute mer de rencontres où les mots brasillent sur les lèvres.

 

Comme les morts parmi les vivants, le passé s’y invite

pour se fondre au présent et abolir le temps.

 

Mais les réveils ne sont qu’échouements,

écroulements des rêves appesantis d’un coup,

bientôt broyés par les mâchoires d’un ordre irrévocable.

 

 

 

 

 

La poésie est la bouche du silence.

 

 

 

 

Tant de douceur voilée

de frôlements de doigts

de serrements battus

étranglés,

tant de ciels

de prés dans la lumière

de rires ébréchés,

( le soleil roitelet se souvient-il qu’il pépiait dans le ru ?)

Ô les amours de battage

et les batteuses en liesse

la peur nuitamment des petits

le bois des bêtes sélénites –

et tant de trains manqués

de bris de voix

de verres choqués

qui tintent sous le toit,

brèches du temps

tant de serments tus

tant de silences

de mots scellés,

dans les fêlures jaunies

des anciennes faïences.

 

 

 

Sur ta ligne de survie, écris,

creuse ton sillon, trace l’épilogue

d’une bulle d’éternité,

cette larme de rosée qui éclate,

dérobée déjà au jour qui naît…

Faute de percer son mystère, écris,

creuse dans la fausse écorce l’insoluble question.

En attente de quoi, pour combien de temps,

tes racines te poussent, ton poème te sauve.

 

 

 

 

 

Le temps court, valse et dévale vers des chutes annoncées..

En vérité, il n’y a guère que la poésie pour jouer les fontaines pétrifiées.

 

 

 

JACQUES ROLLAND

 

 

J’ai 57 ans, j'exerce le métier d'éducateur de rue et suis le papa de 2 enfants.

Après un retour tardif à l’écriture et surtout à l’édition (un unique recueil de jeunesse publié aux éditions de l’Athanor - J.L. Maxence -  en 1976), des poèmes ont été publiés sous mon nom ces dernières années dans des revues papier ou en ligne : Le Capital des Mots, Francopolis, Pleutil, Ecrits…vains ?, Comme en Poésie, La Page Blanche, Les Cahiers de Poésie…

 

 

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