Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS- JEAN-PIERRE PARRA

Publié par ERIC DUBOIS sur 29 Janvier 2014, 08:15am

Catégories : #poèmes

 

Dans le travail pénible de l’âme

 

Fin de vie –Vie dessaisie - Désir de mourir

 

Poésie

 

 

 

                                                                                      Mort entendue

 

 

Évadé

sans aide pour tuer le temps trop long

des liens du corps

 

tu mènes

paupières vaincues par le sommeil

la vie double des hommes oubliés

 

&

 

Vivant
sans avenir
dans le passé

 

tu parcours
accablé d'ans
la secrète profondeur de la nuit

 

tu sers
placé parmi les vaincus
le monde mécanisé

 

&

 

Vivant en rêve
vivant éveillé
épouvanté par la vie agonisante

 

tu entends
langage de la mort entendue
l'existence déchirée en lambeaux
qui rend inacceptable
les réponses du sens commun

 

                                                                                       Contrarié

 

Précipité

voué à la mort

dans le grand abîme

 

tu donnes

troublé de crainte

la dernière représentation

 

tu n’acceptes plus

désobéissant à l’esprit du temps

la clarté des mots lisses usés

 

&

 

Reposé
larmes invisibles cachées sous le rire
dans le perdu

 

tu t'exaspères
voix de la raison non entendue
entre la vue matérielle et la vue de l'esprit
dans la lutte contre ceux qui permettent de vivre

 

&

 

Soumis

sans aucun espoir d’évasion

à l’inévitable nuit

 

tu ne comprends plus

seul avec tes pensées

les lois qui portent le monde visible

 

tu vas à pas lents

vie retardée

vers un commencement inconnu

 

                                                                                       Écouter la déroute

 

Disposé
par le malheur qui retourne le monde

 

tu le regardes
affamé
humilié

 

tu comprends
cœur arraché
son agonie

 

&

 

Âme endolorie

par le voile de la mort étendue

sur ses yeux obscurcis

 

tu attends

dans la solitude du chemin allongé par les médecins

son dernier adieu

 

&

 

Emparé
dans le jour écouté
par l'avenir

 

tu le perçois
douleur surmontée tenue tranquille
agité dans ses rêves angoissés

 

tu le sais
désarmé
face à la mort inévitable

 

                                                                                        Secouer la raison froide

 

Élancé
prêt à toutes les joies
dans l'avenir

 

tu le sais
brouillard de la mort approché
arrivé à la fin des jours fatigués

 

tu quittes
porte claquée la maison des médecins

tu acceptes
veilleur importun


l'inéluctable

 

&

 

Veilleur

révolté contre les hommes à la domination insupportable

dans ton corps endormi

 

tu refuses

confiance en la raison perdue

l’obéissance

 

&

 

Parti
privé de la parole
sur ton propre chemin

 

tu veux
à l'horizon limité de la vie
secouer
l'aveuglement
l'inertie
des hommes en blanc au cœur froid

 

                                                                                          Chaos proféré

 

Lancé
dans le travail pénible de l'âme
sur la vie profonde

 

tu le vois
malade retenu à l'univers vivant
patient trop vivant

 

tu interroges
préparé à la mort
la réalité effroyable de l'instant

 

tu n'acceptes plus
patience perdue
la conviction du médecin

 

&

 

Yeux dans les larmes

 

tu préfères
le chaos
la destruction
à l'ordre médical

 

tu demandes
rendu à la merci du temps
des comptes à l'univers

 

&

 

Mort crainte
parce que tu es fort de ton savoir

 

tu refuses de tirer
vertu tirée de la soumission à la règle
sur ses yeux
le suprême rideau

 

 

 

 

                                                                                             La loi des hommes

 

Ciel obscurci contemplé

 

tu prétends
en désaccord avec les idées ordinaires
donner délivrance

 

tu attends
agonie du souhait en cœur
offrir la solution silencieuse

 

&

 

Déçu par le voile de la mort

qui ne vient pas

sur ses jours passés dans la nuit

 

tu souhaites

âme perdue sans bruit à tout jamais

enfreindre la loi des hommes

 

&

 

Devenu
du point de vue de la loi
le criminel au deuil en cœur

 

tu veux
mal fait à toi-même
amenuiser
dans le chagrin de tous les jours
son temps

 

 

 

JEAN-PIERRE PARRA

 

 

Des livres de poésie et de théâtre publiés aux Editions Sol’Air et Dessables.

 

Participation (avec des textes) à des expositions, et des installations appelées « Fusion » avec l’artiste Mariannic Parra en France, Italie, Espagne, Taiwan, et USA.

 

 

 

 

 

 

 

       http://www.parra-art.com 

 

 

 

 

 

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M
<br /> Qu'y a-t-il à rajouter ?<br /> <br /> <br /> Si ce n'est que le vide enseigne plus que le plein...<br />
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