Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - OSLO DEAUVILLE

Publié par LE CAPITAL DES MOTS ( revue de poésie) sur 24 Septembre 2010, 16:31pm

Catégories : #poèmes

Dérive (1)


Des coquillages sur la niche
un Yorkshire chien de garde
d'une tirelire abandonnée
une laisse en cuir usée
sur la balançoire
les angles se répètent à l'envi
sous la robe blanche
aux reflets hybrides
mais toujours teintés de mélancolie.
Des mots larsens
percutent l'instant
les étincelles frôlent les cous plissés
lumineux.
Près des jasmins maculés
le long de la cuisse
on touche l'univers
jusqu'au nadir
dans un bruit de cuivre
bien grave.
Du gravier
là où les cerceaux s'entassent
raye le vernis
brise la croûte
les doigts affamés
fouillent la gueule béante
jusqu'au cœur de la fable
pour en extraire le mou
et se saisir du bâton.
On parle de conjuration
d'une rengaine que l'on repousse loin
au delà d'une longueur de bras.
L'immensité n'effraye plus
on la parcourt sans retenu
vagabonde dans les entrailles
à chercher un signe.
Mais les boites
les valises
où brillaient encore quelques contes
sont vides.


Dérive (2)


Des lignes courbes et droites
que je croise
des fleurs en fil de fer
près des plaques de plâtre
un blanc cassé.
Je fixe une pierre noire
amer éblouissant
remarquable
quel que soit le plan
mais rien ne se tient
juste une foi en
des lignes courbes et droites
aux trajectoires instables
frôlent ma face
prêtent à s'inviter
en moi
souffler l'hymne du pèlerin
une noire suivie d'une blanche
suivie d'un silence
qui campe sur cette position
sans trop y croire
s'accroche désespérément
et puis
repart
un mur succède à un autre mur
rien ne se tient
même les stèles déclinent
molles
déversant nos peaux mortes
sur la route
le ciel se détourne
le feu s'éteint
flocons de cendre
les corbeaux attendent.
Je fixe l'obsidienne
le reste n'est que mensonge.


Dérive (3)


Par la force des courants, un dévoiement du cap, une piste écartée, l'errance inacceptable. Je dérive sans explorer les rencontres fortuites aux alentours. En s'écartant des lieux, les corps icebergs, monolithes, se perdent, s'éteignent doucement, c'est irréversible. Je dérive sans le cap, doucement des corps s'écartent. L'errance sans explorer la force des lieux, une dérive sans explorer les courants, doucement, doucement aux alentours, et se perdre, s'éteindre. L'errance que l'on ne tolère, les rencontres fortuites s'éteignent doucement, c'est irréversible. Doucement, l'errance sans le cap, doucement, l'errant que l'on ne tolère, dérive, n'a jamais été, jamais, une rencontre fortuite, tout au plus, qu'il faut écarter, éteindre, sans explorer la force du courant, sans explorer les alentours, même occasionnellement. La force monolithique, un courant irréversible, des corps aux alentours, une dérive, corps icebergs que l'on ne tolère, écartés, une piste inacceptable, même fortuite, une dérive.

 

 

OSLO DEAUVILLE

 

 

Oslo Deauville se présente :

 

je partage mes textes sur le web (mes blogs: Zoorama+ et Le Minotaure est fait de chair, édité en ligne dans la revue "Ecrit..vains?"), j'ai participé à un recueil Québécois du "Groupe Poésie Combattante" sur le thème des Arts Poétiques, recueil où il y avait notamment la participation d'Antoine Bréa, et j'ai été publié dernièrement dans la revue A-verse où l'on m'avait demandé justement d'écrire quelques lignes sur ma petite personne. Je leur avais dit ceci: "Oslo Deauville, 33 ans, autodidacte et instinctif, en quête de chants lointains, de rythmes, de formules magiques pour dire, chanter et frapper son époque, rien qu'avec sa langue".

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N
<br /> <br /> Via Face Book, je suis venue vou rendre une petite visite.<br /> Entre plumes, n'est-ce pas ?<br /> Je m'attarde dans votre univers...<br /> Mon bonjour automnal en ce week-end frisquet.<br /> A vous lire !<br /> <br /> <br /> <br />
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