Le voyageur n’est jamais là
sa vie est devant lui
Est-il ici ou bien là-bas
il poursuit son génie
Le voyageur reçoit le jour
sa vie est un hasard
Avec un aller sans retour
il invente un art
L’enfant poète voyage
sur un subtil terrain
Il écoute les nuages
fredonner un refrain
Enraciné dans l’infini
il grandit en mutant
Le ciel étoilé affranchit
ce rêveur débutant
Le voyageur n’est jamais là
sa vie est devant lui
Est-il ici ou bien là-bas
il poursuit son génie
La planète prend les veines
du voyageur astral
Une dimension humaine
nourrit son idéal
Partout seul jamais isolé
il vénère l’oiseau
Son voyage est modulé
par l’éternel tempo
Jour après jour il transforme
le passé en oubli
Aujourd’hui trouve sa forme
dans un nouveau défi
Le voyageur n’est jamais là
sa vie est devant lui
Est-il ici ou bien là-bas
il poursuit son génie
Parti jusqu’au bout de l’exil
plus loin il continu
L’horizon gardé mobile
préserve l’inconnu
Il regarde les paysages
prononcer un secret
Sur cette terre sans âge
il marque un progrès
Vie et mort dans une goutte
ouvrent la frontière
Le voyageur prend la route
des dieux solitaires
Le voyageur n’est jamais là
sa vie est devant lui
Est-il ici ou bien là-bas
il poursuit son génie
Soumise au juste milieu
la quête endure
L’autorité du merveilleux
guide l’aventure
Le hasard croit imaginer
un rendez-vous d’amour
Le voyageur a rencontré
son écho pour toujours
Chacun désire en duo
chanter cette page
Ils partent alors en solo
finir leur voyage
***
LES YEUX
La magie de l’écriture
crée du papier vivant
Au rythme de la lecture
les yeux voient leur élan
Le livre vient entre des mains
il déploie ses ailes
Un lecteur ouvre le chemin
d’un art universel
Le style construit la beauté
le temps se démolit
L’interprète de l’alphabet
joue avec l’infini
Il savoure sa soumission
aux lettres enchantées
Un homme est en connexion
avec l’éternité
La magie de l’écriture
crée du papier vivant
Au rythme de la lecture
les yeux voient leur élan
Le témoin suit la mélodie
il rythme les pages
Sa solitude garantit
l’intime partage
Le tempo est la conscience
du papier imprimé
Le livre suit la cadence
d’une folie réglée
La ruse de l’éphémère
attrape le plaisir
La vie du vocabulaire
définit le désir
La magie de l’écriture
crée du papier vivant
Au rythme de la lecture
les yeux voient leur élan
Le livre muet perpétue
la paix du voyage
Le bruit des mots a disparu
avec le langage
L’ouvrage a vu son reflet
dans une personne
La renommée est camouflée
le contrat résonne
Deux complices se confondent
dans une retraite
Une même longueur d’onde
préserve deux maîtres
crée du papier vivant
Au rythme de la lecture
les yeux voient leur élan
le grand déchiffrage
L’encre purifiée a produit
un beau tatouage
L’ami inconnu hérite
d’un généreux pouvoir
Les yeux ont eu le mérite
d’accomplir leur devoir
Sur un point final inspirant
un livre s’interrompt
L’alphabet saura donc comment
suivre vingt-six chansons .
Extrait de "Alphabet"
PHILIPPE JAFFEUX
Né à Paris le 11 Avril 1962. Etudes de lettres et de cinéma. Des extraits de Alphabet ont été publiés à L'Atelier de l'agneau (poème du jour N°73), dans la revue Boxon (N°25), revue Ouste (N°18), Traction-Brabant (N°38) et la revue N4728 (N°19). La totalité de la lettre E (Zen) a été mise en ligne par Sitaudis.fr (Pierre le Pillouër)
Son site : http://www.philippejaffeux.com/