Tant de brumes avides
A l’infini de moi
Je cherche son grand corps
A l’horizon perdu
Les bois se noient là-haut
Je ne vois plus sa bouche
Que les herbes irisées
Dans l’eau parfois retiennent
Les hommes chassèrent alors
L’ombre de Madeleine
Et dans la plaine absurde
Ses bras en vain s’étendent
Séchant à l’air limpide
Couverts de fleurs sanglantes
Ils n’attendent plus personne
Laissant le monde à vif
Jardin resplendissant
D’un inutile soleil
N’achève pas l’absence
Mais rend-là immortelle
***
MATIN DE MAI
Petits soleils
Bulles liquides
De vent lumière
Bougeant
Cafetière
Mur
Chaise
Des yeux
Sublunaires
Clignotent
Vacillent
Arbre solaire
Lance fusées
Par terre
Année lumière
***
PATCHWORK (Slam)
Palais de marbre lumière évanescente
Silence pérenne cristal sublime amours champêtres
Cuivres éblouis dentelles frémissantes
Sonates en ré mineur entrant par les fenêtres
Cubes s’imbriquant en Legos mal famés
Déteignant sur le ciel sempiternelle grisaille
Puanteurs carcasses en déroute vies usées
Totems resplendissant sous les ponts les murailles
Charmeuses de serpents orgasme intégral
Parfums inoubliables silhouettes fabriquées
Sexe lunes de miel et paradis fiscal
Soleil neige mer soleil printemps à volonté
Linge et paraboles suspendus dans l’air
Cris sirènes alarmes pleurs ambiance soir et matin
Ville en ruines pourtant ce n’est pas la guerre
Nouvel âge d’or les humains fuient les humains
Je lancerai des pierres sur l’insolente beauté
Les vies harmonieuses et la Carte du Tendre
Le mépris souriant les fortunes immondes
Un jour viendra couleur de cendre
Où ma vie changera le monde
ODILE LOIRET-CAILLE
Elle se présente :
Master de philosophie, étude des langues indonésienne et arabe ( Séjours en Indonésie et Egypte). Ai enseigné la littérature française à l'Université Indonesia de Jakarta. En ce moment traductrice de deux ouvrages d'auteurs indonésiens pour la collection Le Banian de l'Association Pasar Malam.