Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - JUAN ARABIA

Publié par ERIC DUBOIS sur 7 Juillet 2014, 06:53am

Catégories : #poèmes

L’homme aux semelles de vent


 

_ Non, ce n’est pas vrai.

Rimbe n’a jamais dit que tu pouvais parler pour lui

Depuis ton Hôtel Lautréamont 5 étoiles,

Depuis l’autocomplaisance de l’Université

Et les hamburgers de Utah.

_Non, non… Messieurs!

Tout d’abord:

Je vais rêver cette nuit que

Tes yeux sont ceux de Rimbe

Comme la bonté d’une femme qui ment

Et à qui je ne lui demande qu’un mensonge.


 

1-

D’accord, on décharge le charriot:

Juste quelques bouteilles de vin et les coquelicots de Rimbaud.

On a grandi sans nous rendre compte, et maintenant on attend sur le chemin.

On était au moins près des gens et de leur terre,

Bien que que toutes nos habitudes soient corrompues.


 

Au début le peuple était céleste,

Le soleil nous éveillait et nous rendait idiots l’après-midi.

On était les raisins brillants de l’été,

Avec notre écorce on déshabillait le vent.


 

2-

Ce n’est pas difficile de comprendre

Ce qui est éternel n’a pas besoin d’abattre du sang.

Ils ne s’étonnent que de ce qu’ils n’osent pas:

Et je trouve la mer, je vois mon visage

Dans le lézard miroir…

Et malgré la nuit froide

Je ne vais pas mourir pour être ici.

Bien que la communion soit ajournée

Je peux tuer Dieu en écrivant “il est mort”

Sur une chaise.


***


 

Paul Verlaine


 

Dans la montagne quelqu’un a laissé sa vie

Pour remplir de lumière la chambre.

Comme brouillard de lune, c’est sa chanson…

Pour ceux étrangers-là que dans la blessure

Se bâtissent. Derrière, il est resté la honte

Civilisée, la plume bourgeoise

Qui avec mensonge a déguisé le brouillard

La réalité de la saveur sordide:

L’irruption du roi aux yeux bleus

Traduit Blake dévoilant en enfer

Ce que la mer et le lion portent d’éternel.

Déployant des intenses feuilles de bois.

 


JUAN ARABIA

 

(Traduit de l'espagnol par Lilian Tauzy )

 

 

Juan Arabia (Buenos Aires, 1983). Poète et critique littéraire. Il a étudié les sciences sociales à l'Université de Buenos Aires, où il a fait son travail tant que chercheur (UBACyT) dans le domaine de l'enseignement de l'écriture de fiction. Il est actuellement le directeur de revue de poésie et critique littéraire "Buenos Aires Poetry" (www.buenosairespoetry.com), où il a interviewé John Ashbery, Dan Fante et Robert Darnton, entre autres. Impliqué dans diverses publications, comme dans le magazine de l'Université de La Rioja, Département de Philologie Moderne (Espagne) et dans le Journal of Cultural Studies Viceroy Tour (Université Internationale Menéndez Pelayo de Valence); entre autres. Au début de 2011, il publie son premier recueil de poésie, Chansons de Golgotha​​. En 2012 a publié son premier travail dans le domaine de la critique littéraire: John Fante: le brouillard et la poussière (www.elfindelanoche.com.ar).  
 
Juan Arabia -     DR

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