Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - AYMERIC LE GUILLOU

Publié par ERIC DUBOIS sur 28 Août 2014, 11:45am

Catégories : #poèmes, #dessins

Dans mon jardin

 

 

 

 

 

Moi je vais bien mais mon jardin. Ces derniers temps, il m'inquiète. Il se prélasse à la lueur acide des lampadaires et tousse dans les fumées sales des usines. Il semble terne, fatigué. Quelque chose rôde dans le sol et puis le ronge.

Mon jardin c'est ma cabane, c'est l'air que je respire. Quand je tourne la tête vers là-bas, c'est mon jardin. Demain c'est mon jardin. Y'a de l'autre côté aussi, jusqu'à un mur de brique construit en Chine, une pagode taille de lune couverte de fleurs tombées du ciel.

Il a des feuilles. Des noires, des deux couleurs, des invisibles. Il a des arbres. Qui parlent entre eux mais ne se fréquentent pas trop, à part pour les jumeaux.

Mon jardin n'est ni vraiment grand ni vraiment top petit. Juste comme il faut, comme un tout seul. Il récolte les étoiles et puis les mange. Ça tombe dans la machine et ça devient la terre, les racines, et ça devient jardin.

Au bout de mon potager des mauvaises encres, il y a la mer. La mer et le son de la mer, à cueillir à même un coquillage, une chanson, un vent de joint. Il n'y a plus trop d'oiseaux ni de poissons. Ils ne viennent plus, le long des cars des voies sales abandonnées il n'y a plus rien. Maladifs associables des restes de leurs familles jetées sur les étals furieux de la consommation.

 

 

***

 

Mais aux persiennes


 


 


 

Elle est plastique, et sur le bleu

De ses belles lèvres, roulées fantôme

Un artifice, noir de fond d’homme

S’évanouit, dans la poussière


 

Elle tient un bal, et aux persiennes

Laisse traîner, l’effronterie

La blague de drap, qu’on gagne en bouche

Que si l'on goûte, le fruit tordu


 

Partout aux masques, à la courtine

Qui sèment houblon, par le balcon

La lune en havre, le rire facile

La fille de nuit, c’est la rosée


 

Et d’un seul jour, plus de murmures

Juste une larme, dessous persiennes

Car salle vide, elle est partie

Prenant contre elle, ses souvenirs


 


AYMERIC LE GUILLOU

 

 

Il se présente :

 

Je suis un jeune étudiant de 21 ans (Lettres Modernes) avec un petit antécédent poétique : lauréat dans quelques concours de nouvelles et primé dans des concours de poésie (paris sorbonne, jeux floraux de toulouse), j'adore les mots qui sonnent qui tombent et qui roulent...un peu comme des chansons.

Un univers peut être à mi-chemin entre Mathias Malzieu et Manu Chao.

Je dessine également et, plutôt qu'une simple photo je vous transmets un dessin à l'encre...

 

 

 

 

Macadam Boulevard- Aymeric Le Guillou - DR

Dessin à l'encre- ©  Aymeric Le Guillou  - DR

Dessin à l'encre- © Aymeric Le Guillou - DR

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B
Un petit jardin comme j'aurais aimé l'écrire... le partager.... le découvrir... le vivre... Si vivant...
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