Il fut de ces instants une longue éternité…
Terribles et silencieux.
Nous étions donc là,
À souhaiter que le mal, enfin la prenne,…
Il l’avait prise, mais l’Amant incertain la tint ainsi
Cinq jours et quatre nuits.
Elle n’en pouvait plus, de la bouche qu’il lui restait
Manifesta bientôt entre agacement et sanglots
Sa désespération
Nous y avons entrevu, dans le silence vulgaire,
Du désespoir.
Qu’y pouvions-nous ?
Sinon des mots qui ont dû lui paraître hors champ.
Elle comprenait le moindre de nos souffles.
Encore, et plus que jamais.
Tous ses sens concentrés qu’ils furent
Sur cet ultime pont, à nous jeté…
Et nos mains à toucher ses mains, sa peau.
Le Mal se fit désirer jusqu’à l’extrême.
L’humilia totalement.
Totalement…
Puis Elle s’abandonna.
Ou bien la consommait-il enfin, le Salaud ?
Alors dans ce drôle d’orgasme des instants ultimes
Qui précède la Grande Mort, à l’instar de la fausse, la Petite,
Sursautait d’elle-même, Sur Elle-même, dans….
Jusqu’à l’on imagine, ce dernier soubresaut
Que je ne vis point de mes yeux,
Mais vit encore,
Et sans cesse
De mes chairs dégoûtées.
De tout ça.
La vie vaut parfois la peine d’être vaincue.
Que je ne vis point de mes yeux,
Mais vit encore,
Et sans cesse
De mes chairs dégoûtées.
De tout ça.
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Et je me suis éloignée, plus d’eau dans les yeux.
Et j’ai quitté les lieux.
Les ai laissées là.
Moi très lasse.
Entre ailles deux.
À leurs retrouvailles.
Avec maman.
Assise sur un banc, à la sortie du champ des morts,
Près de la conciergerie.
C’est Samedi, à moi rien du tout.
Mais le Charron travaille tous les jours qui n’existent plus.
J’en ai allumé une autre,
De celles qui nuisent à la santé.
Pas une fille.
Ne sais pas.
Pas d’addiction.
Que de la soustraction.
Non, de celles qui les aident à lever l’impôt.
Et alors que les premiers s’en allaient, et gênés de ma peine.
Baissaient parfois les yeux, et me soufflaient un « désolé »…
Les premiers coups de pelle au rythme lent des marées mauvaises,
Bruissent,
Gênés et désolés.
Ce jour, tout le monde semble, gêné et…
Et ces voix, pas très loin, de ceux qui l’ont connue.
Dans l’allée derrière,
À chaque coup de pelle, à chaque coup ma belle…
Les petits oiseaux.
Piaillent. Même pas gênés.
Jamais. Et tant mieux.
Oui, eux sont encore là.
Elle était jeune.
-Oui.
Il n’y a pas d’âge pour.....
-Oui, non, sais pas, m’en fous.
Tellement rapide….Le progrès.
Elle a eu beaucoup de fleurs…C’est vrai.
Elle a tellement souffert.
Non, pire…
Un petit bouquet de…
Bref, un florilège, c’est de circonstance.
Le mielleux et le pitre.
Que n’ai-je, plus tôt, navigué sur les grèves
Échouées de mes humeurs étranges ?
Enjouée de ces tumeurs sous la frange.
Pourquoi de ces anges, trop blonds
Pour n’être qu’honnêtes, ai-je tant douté ?
Et de ces pensées marines,
Tempêtes dans un vert d’yeux,
Pourquoi ai-je eu si peur ?
De succomber. De me combler.
Me laisser et tomber dans mes bras qui me refusaient.
Mes bras et mes hauts hurlent le vent marin.
Que ne leurs ai-je cédé plus tôt ?
Pourquoi là, que le temps se fait rare par le temps qui courre…
Pour qui là
Que je n’ai plus,
De qui,
De moi…
Hi vous, je nous, au cas où...
Petits galets, petit rochers,
Tiens ! Calcaire frappe à la porte.
L’entends-tu ?
Longtemps tu…
Le chemin n’est que questions,
Le temps fait grève pour les âmes en tempête.
Qui se meurent fringuées du silence qui tue.
On s’abandonne.
On s’abandonne comme on peut.
Et si l’on veut.
S’abandonner exige volonté et retrait de soi.
Exige beaucoup de soie, aux heures déclinantes.
Des trésors d’imagination.
Ou…
De soi dans la lumière crue des heures vivaces.
Et turbulentes d’un crépuscule de mi-journée.
L’abandon n’est même pas un art.
Pas plus une réelle nécessité.
L’abandon vous saisit à crue.
A croupe.
C’est ainsi.
En amour, au fait de cette épaule, de ce cou charnu,
Bandé comme un tronc, pour ne pas tomber plus haut,
Idiote, vous vous y accrochez.
Et puis cette jambe, qui se repose effrontée sur cette autre,
Effacée.
Qui de l’une ou de l’autre ?
Allez savoir.
Ces deux fesses, cul à cul.
Sans dessous dessus. Nues.
Une main, défaite et pendante à un bras qui tombe pendant,
Et jamais ne s’affale. Après.
Une tête poudrée à prêter sur un torse débraillé à louer.
Un torse anonyme, un torse d’avatar,
Un torse d’après-midi dans un hôtel de fortune.
Contre hôtel de mauvaise fortune, bon cœur.
On n’attrape ce qui passe.
Abandon. On s’oublie.
C’est mieux ainsi.
On se ment c’est beaucoup mieux aussi.
Pour l’avis ?? Non, ne lui demandez rien.
Il vous dirait que oui.
Mignon torse, le mignotaure.
Et puis en écriture aussi. Qui n’est d’ailleurs qu’amour.
Ou haine, donc amour.
Et donc un fiévreux courant, alterne.
Alternatif.
On écrit toujours à l’autre.
Saoule, dégoût reçu, à la Terre entière qui s’en fout et n’a sûrement pas tort.
On se lâche, et l’encre jetée vous scelle. Vous seule ne savez pourquoi ces mots vous sortent.
Ce sont les autres qui vous révèlent le plus souvent vos tourments abandons.
Parfois, le plus souvent, terribles, du bruit sourd de leurs silences.
Gênés, pour vous.
Qui ne l’êtes pas. Plus.
Plus jamais.
L’abandon permet toutes les initiatives,
Et revêt, revêche, les strass de l’audace.
Que vous envieront certains.
A tort.
CALAMITY GENE
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