Vole si loin
Vole loin, si loin
Vole vers d’autres horizons
Ne t’arrête point
Va où te porte la raison
Retrouve ta liberté
Brûle d’une languissante fièvre
Dans l’obscurité
Va où te portent les rêves
Elance-toi comme un lion
Elance-toi dans la jungle
Demeure humble
Même dans les désillusions
Retrouve ta liberté
Tant que tu as le courage
De continuer
Les grands voyages
Bats-toi avec tes forces
Bats-toi sans relâche
Brûle l’écorce
Tant que dure le match
Elle tourne, tourne
Elle tourne, tourne
Sourde
A la misère
Foulées légères
Elle danse, danse
L’enfance
Réveillée
Enivrée
Aucune
Lassitude
La joie
S’empare
D’elle
Aile
Plume
Ecume
Larmes
De joie
Armes
Dérisoires
L’enfant
Ne saigne plus
Le sang
Ne coule plus
Plaies
Refermées
Elle tourne, tourne
Sourde
A la misère
Foulées légères, légères
Des lumières dans les yeux
Des lumières dans les yeux
Une fille chante au milieu
Des hommes, au café du coin
Sa voix porte loin, si loin
Les hommes étonnés, assommés,
Se raclent la gorge
La fille continue de chanter
Sa voix s’écoule, se forge
Le bonheur lui va si bien
En cadence sans musiciens
Elle chante telle une italienne
Sa prière païenne
Les hommes trainent
Leur malheur, traîtres
Jusque dans l’âme
Où ne brûle nulle flamme
Des feux éteints dans leurs yeux
Une pomme, un poing levé
La fille chancelle dans leurs yeux
Ils se disent : « Gagné ! »
Le malheur leur va si bien
Désarticulés comme des pantins
La lumière sur leur chemin
Ils renient leur prochain
Et la fille qui chante
Ne chante plus, errante
Sur ses joues, des larmes
Mais dans son coeur, une flamme
Le bonheur lui va si bien
S’il le faut, donner aux chiens
A ceux qui ont soifs, qui ont faim
Son coeur… humain !
Homme-montagne
Homme-montagne
Tes vallons descendent jusqu’à mes reins
Et creusent des sillons le long de mes hanches
De moi, tu as abreuvé l’herbe desséchée
Homme-soleil
Tes rayons illuminent mon être
De mon visage à la pointe des seins
De moi, tu as fait rayonner l’âme inachevée
Homme-arbre
Tes branches se déploient autour de mes épaules
Et caressent de ses feuilles ma peau
De moi, tu as protégé la sève nourricière
Homme-amant
Tes secrets infinis se laissent découvrir
Au creux d’un lit défait qui se souvient
De moi, tu as dévoilé les mystères enfouis
Homme-sauveur
Les bras en croix ou le long du corps
Des roses rouges sur ce lit
De moi, tu as fait une femme
©Claire Roig
CLAIRE ROIG
Elle se présente :
Ayant une pratique d’écriture depuis mon tout jeune âge (poèmes, nouvelles,…), j’ai participé en 2005 aux ateliers d’écriture de Michel Manière, écrivain. Mon désir de continuer dans cette voie s’est ravivé. S’ensuivent une formation chez Aleph-Ecriture (Paris) de 2007 à 2009 et divers stages dont « Les ingrédients du récit » en 2013 chez les Ateliers Elisabeth Bing (Paris). Aujourd’hui, j’anime des ateliers d’écriture depuis 2011 à Bois-Colombes (92). Mon travail est centré sur l’introspection et la mémoire. J’aborde aussi le réel et l’imaginaire.
http://enmodeecriture.canalblog.com/
http://lepassageicioula.canalblog.com/
Notice bibliographique
Les mains coupées (roman court)
- Editions Kirographaires, janvier 2013 (format papier)
- Auto-édition, fin juin 2013 (format numérique)
Le sel et le sucre (nouvelle)
- Auto-édition, fin décembre 2013 (format numérique)