J'ai choisi
Je me cherche plus !
Car tu le sais
Je suis là, dans ce mystérieux lieu où mes forces te soulèvent
J’entrevois les portes du rêve
Je suis le héros vivant sous le regard des dieux
Je suis passé pour revenir
Et mes songes sont plus réels que la vie
J’ai choisi ! Je suis fort !
j’ai choisi !
J’ai su dire non !
Et si tu ne me crois pas
donne- moi la main
Et avec toi je marcherai vers des horizons lointains
Là où les couleurs se répondent
où les lumières vibrent,
où le mères sourient illuminées par les chants de roses vermeilles
réfléchies dans mon sang libérateur
Car j’ai choisi !
J’ai su dire non !
Et si tu me donnes encore la main, je serai Un avec toi
je ferai couler de l’encre entre tes doigts,
mon amour, mon rêve de pierre où je fus de nouveau
engendré dans l’aurore dans ton sein
J’ai choisi !
Et si tu me crois encore viens, donne-moi la main
Celle où sommeillent tes songes,
et nous voltigerons dans les terres nourricières
notre père
celui qui me sourit
Il guidera nos pas, sera notre ange de joie, tu sais,
je te le dis,
toi seule me crois , il est ici
ses yeux ont gardé la couleur du diamant enflammé sous un soleil en ébullition
Et moi je rayonne en lui, comme il rayonne en toi,
mais, suis-moi, mon ange de solitude avec ton sourire blanc lilas
J’ai choisi !
Et je sais que tu le sais !
Je suis fort, enfin !
Tu me connais !
Je vole sous le poids des distances abolies
je te parle, car je sais que tu me crois
Oui ! toi seule est capable de tout ça
Viens n’aie pas peur donne –moi la main je te montrerai encore
les couleurs du Monde,
celles qui n’existent que dans les songes,
ceux de Rafael, car tu es ma Pierre
et tu me parles et je t’entends,
mais … tu dois leur dire …. Leur dire que …
Je suis vrai !
Je suis fort !
Je suis là !
J’ai choisi !
Viens, prends ma main,
de Celui qui porte dans la couleur de ses yeux l’or diamant, enflammés pour nous
Il marche devant, je le suis,
portant ses songes, et toi tu qui es ma Pierre
Celle qui sait tout, dis-leur que j’ai choisi !
Mon ange, mes mains d’encre d’où peuvent surgir les songes
J’ai choisi ! je suis là !
Je suis fort !
Nous avons choisi !
Et je sais, que tu sais que je te suis !…
***
Les lunes mortes attendent leur destin
Je sens la profondeur de l’horizon
épuisé par la nostalgie grandissante
de toutes ces routes étranglées
par des Lunes au destin mort
blanchâtres,
dans la frayeur d’un monde en désordre
où seule une fleur d’hiver semble danser
elle s’agite doucement sur l’eau courante du temps
légère comme le vent au repos.
Les rêves se brisent, explosent les uns contre les autres
dans ce pays de pierres et de rivières… déjà noyés
peut-être,
dans le flux ré enfanté
de l’autre côté des choses…
Depuis longtemps j’ai quitté cet horizon-là
cependant je l’ai aimé dans le sein de chaque dieu
perdu désormais dans la fadeur de mon présent…
***
Aujourd’hui je fais toujours ce même rêve
dans cette même absence
J’entends une voix monter les marches des chimères
peut-être la dernière
mais cette voix n’est plus la mienne…
La lumière tombe,
elle aussi
exténuée
sous un ciel inquiet
vide de ce dieu déserté…
L’horizon s’enveloppe dans l’ombre
Il se dilue dans la nuit incertaine
seule un éclair déchire les ténèbres d’un lointain
L’aube semble indécise dans l’attente du jour
voulant embraser les pierres lavées par la rivière
m’offrant son regard et la profondeur
d’une fleur de lys.
Elle me dit enfin des mots qui épousent les miens
Je me sens renaître du poids de ma pensée
éclatée par delà les horizons d’inquiétude
dans un temps aux cadrans incertains
les sentiments en désordre
fixant cette fleur qui se balance
légère sur l’eau courante du temps…
oui, l’horizon est épuisé par la nostalgie grandissante…
où les Lunes mortes
attendent leur destin…
***
Mais d’où nous vient ce parfum enivrant et douloureux du néant ?
Moi qui ai tout oublié
ne me pleurez pas !
Laissons au monde notre esprit avec la plus légère vague d’insomnie
réfléchie dans une mer lunaire
le lieu où les songes s’accomplissent enfin
anéantis et musicaux
Rien qu’une vague de vent évanescent
Que jamais nous ne saisirons
Entre la paume de nos mains
Étranger à la création
Moi qui ai tout oublié
ne me pleurez pas !
J’ai vécu dans des terres mortes, sans nom
Désertées par les océans
Et pourtant ma maison est bien là
De l’autre côté des rivières et des rochers
Épanchée sur la peur et la joie
Vide de Vie, remplie de souvenirs
Jusqu'à l’endroit où les eaux se confondent….
partons vers un nouvel ailleurs !
il nous faut le rêver , refuser d’exister
jusqu’à en être malade des songes inachevés
en quête du vrai lieu où pouvoir épancher sa soif d’enfance
mais dites moi : d’où nous vient le néant ?
regardez notre mémoire en miettes s’envole
comme une poussière aride et étoilée
effrayée par le simple fait de vivre
un songe nocturne du jour en devenir
Moi qui ai tout oublié
ne me pleurez pas !
quelqu’un me montrera le ruisseau
où je pourrai noyer ma soif d’enfance….
Chercher un ailleurs, loin d’ici , loin du Temps
le cerveau alourdi par les vagues de l’inexistence
rêvons l’oubli, maintenant !
Mais d’où nous vient ce parfum enivrant et douloureux du néant ?
ALICE MACHADO
Alice Machado est née au Nord du Portugal, et vit en France depuis plus de vingt cinq ans.
Elle a poursuivi ses études à l'Université de Paris où elle a obtenu une double maîtrise, la première en Art et Civilisation latino-américaine, et la deuxième en lettres modernes, qui a pour thème de recherche : "Les Figures féminines dans l'œuvre de Gérard de Nerval".
Fille des deux pays, comme elle se définit elle-même, Alice Machado écrit directement en français, En tant qu'écrivain, elle représente la diaspora portugaise d'Europe, lors d’événements culturels majeurs tels "Les Ponts Lusophones", présidé par le ministère des Affaires Étrangères portugais, qui s'est tenu au Mozambique, dans la capitale Maputo, en la présence du Prix Nobel de Littérature José Saramago.
Elle a fait également partie de la délégation des écrivains portugais, invités d'honneur de la vingtième édition du Salon du livre de Paris et participe, tout au long de l'année, à de nombreux autres salons littéraires, notamment Metz,, Brive, Avignon, Toulon, saint Etienne, Bruxelles, Berlin, Lisbonne, Porto, Genève, Luanda etc. …..
Elle est la première femme à avoir reçu la médaille d'honneur du Parlement portugais, en reconnaissance de son travail de création littéraire ses poèmes ont été retenus pour figurer dans l'Anthologie Parlementaire de Poésies, publiée par l'assemblée Nationale.
Elle est invitée régulièrement à des rencontres poétiques, organisées notamment par l'Institut suédois, l'Institut néerlandais, la Maison de l'Amérique Latine, Institut, Goethe ou la Fondation Calouste Gulbenkian. Elle a participé aux "Estivales de Poésies", et au Festival par "Monts et par Mots", organisés par la Villa Mont-Noir et le Conseil Général du Nord, avec entre autres François Cheng et Jacques Darras. Elle a été invitée d’honneur à l'invitation de la ville de Bruges, capitale européenne de la culture, puis Lille, ou encore Porto ou Gènes pour des festivals internationaux de poésie.
A Sénat, l'auteur a participé au Colloque : "Le printemps de la diversité en France ", 1ers états généraux de la diversité en France, sous le Haut patronage du Ministère de la Culture et de la Communication.
Elle a participé à l'événement "Le printemps des poètes, à des lectures poétiques à la Sorbonne, l'auteur a été convié à une lecture de poésies et d’autres textes à Paris, et à une soirée "Voix d'Europe" au New Morning à Paris.
Ses livres sont traduits dans plusieurs pays
Bibliographie - Romans :
A l'ombre des montagnes oubliées,
La vallée des héros,
La couleur de l'absence,
Les silences de Porto Santo. « élu par ELLE »
Poésies
Eclats, 3° édition
L'agitation des rêves. 2° édition
Les songes de Rafael
Essais littéraires :
Les figures féminines dans le Voyage en Orient de Gérard de Nerval
Baudelaire entre Aube et Crépuscule.
Alice Machado prépare un essai :
Paul-Marie Verlaine : Décadence et Elévation
Date de naissance 21 décembre 1965