Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - ELODIE AGNESOTTI

Publié par ERIC DUBOIS sur 18 Septembre 2014, 19:52pm

Catégories : #poèmes, #photos

 © Elodie Agnesotti - DR

© Elodie Agnesotti - DR

Nous regardions le ciel manger les arbres en camaïeu de rose, assis l'un contre l'autre dans l'herbe blanche et drapée qui riait comme nos yeux.

L'horizon se noyait sous les coups de pinceaux imprécis d'un amour omniscient, incapable de filer droit devant nos courbes manuscrites - avait-il trop bu de rondeur à la lune ?

En silence, nous avons lessivé la mémoire du jour comme pour la garder pure quelques instants de plus : un peu de javel sur nos joues et les taches de nuit se sont tues.

Était-ce un poème que tu suspendais de la sorte aux fenêtres du monde, comme si personne ne pouvait plus t'atteindre, ou bien était-ce la soie panoramique de nos regards ?

Depuis tu sais, les mots ont séché comme une couverture douce à l'odeur orangée ; ils sont devenus les bords d'un petit rêve d'enfant où je me perds toujours quand la vie ne sait plus que promettre.

Je crois que, quand tu as fini d'étendre nos craintes humides, ton rire s'est fendillé dans le fond de ta poche, et quelques oiseaux se sont égarés au carrefour des nuages.

Enfin, le soleil est mort, nous éclaboussant de souvenirs comme une vague de lumière dans l'obscurité des cœurs, et j'ai pensé : la terre est nos contours lorsque le temps se tait.

 

***

 

TANGO

Dehors
les arbres
ont la
douceur
de ton amour

Ils semblent
danser
dans les bras
du vent
un tango
langoureux
sans jamais
s'arrêter

Et moi
assise
à l'intérieur
je danse
avec le temps

Par la fenêtre
fermée
mes pensées
s'évadent

 

***

 

NUIT

Il est trois
heures
et deux sommeils
la nuit est
fatiguée

Le vent
souffle
avec lassitude
sur mes bras
dénudés

Je frissonne
un peu
et tu remets
amoureux
le drap sur ma peau

Alors je prends
conscience
qu'on n'a peut-être
pas tout dit
pas encore

Je ne cesse
de rêver
que lorsque tu
m'endors

 

***

 

 

FURIA

La tempête
rugit
comme une bête
en chasse

Les fenêtres
qui m'isolent
des éléments
menacent de
briser
mes vers

Un mot
encore
couché
contre ma peau

Au fond
peut-être
que la folie
dehors
n'est rien
qu'une illusion

 

 

 ELODIE AGNESOTTI

 

 

 

 

Elle se présente :

 

 

 

Elodie Agnesotti est une jeune femme de 22 ans qui vit près de Lille, où elle se consacre à son master en école de commerce, ainsi qu'à la photographie et à l'écriture de poèmes et nouvelles. Elle est également administratrice d'un forum d'écriture. Aux dernières nouvelles, la demoiselle s’est perdue dans un jardin de mots et d’images ; mais elle ne désespère pas de donner, un jour, du sens à tout ça.

 

En 2014, elle a autoédité son premier recueil, Impressions Lointaines, souvenir de ses voyages mêlant poésie et photographie. Elle a aussi participé à deux reprises à la revue numérique 17secondes.

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G
Oui, les &quot;fenêtres du monde&quot; m'ont fait chavirer...<br /> <br /> La lumière ne peut rien sans la musique... et &quot;lycée de Versailles&quot; (oui, bon, c'est trivial)<br /> Qu'il est doux de penser que d'autres pages pourront s'ouvrir ainsi
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L
Un feeling à fleur de mots et le grand talent de faire naître ces sons et ces images qui toujours touchent en plein cœur.<br /> Ne vous arrêtez pas de composer, c'est magnifique.
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E
Bonjour, Laurent.<br /> Merci pour votre commentaire, il me touche sincèrement.
C
Bonjour. Ce que vous donnez à lire est mélodieusement beau, d'une beauté non appuyée, comme évidente, suggestive, singulière, énigmatique aussi. En prose comme en vers, cette écriture me touche, et en profondeur. Il faut continuer... Merci, je cours vous découvrir aussi ailleurs !
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E
Bonjour, Clément.<br /> Quant à moi, c'est votre commentaire qui me touche en profondeur. Je vous remercie pour votre appréciation.
R
C'est pas mal du tout, je trouve...
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E
Je vous remercie, Rodrigue !

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