Ma Ville.
La nuit revêt d’étincelles
Ma ville, ma maîtresse à ses heures
Perdues, qui porte les délaissés dans ses ruelles
Et offre un écrin à leurs rancœurs.
Eux, battent le pavé de douleur
Comme des barbares l’acier sur une enclume,
Attendent un hypothétique sauveur,
Ignorent la vie sur le bitume.
Dans tes méandres prés des « Antiquaires »,
Tu as nourri mon désir dévorant,
Affriolante des réverbères,
Ma ville, mon amante.
J’ai adoré ces faces à faces
Durant lesquels si souvent je m’égarais,
Tes dentelles de lumières et la grâce
De ces heures tardives me suffisaient.
Mais tes artifices et le temps qui passe
Ont lassé mon regard qui s’est détourné,
Mon âme a trouvé sa place
Sur un siège passager.
Dans tes dédales un soir,
Derrière un pare-brise inondé
De tes pleurs de désespoir,
Ma ville, je t’ai trompée.
Dans tes dédales un soir,
Derrière un pare-brise inondé,
Sous la beauté de son regard,
Ma ville, je t’ai oubliée.
ALBERT FADI