Trois sonnets des oiseaux, du recueil Mélaniques. Cl. G. Second
FUGUE
Paysages comme en retour
Traversée traversée de rêves
Migrateurs contournant les grèves
S’efforçant vers les yeux du jour
Sous la scansion de longs détours
Parfois tressaillements de trêve
D’une intime évidence brève
Dont s’évase alors le parcours
Ô poignées soudain saupoudreuses
Virevoltes aventureuses
Déroutant des cérémoniaux
Puis de plus belle inadvertance
Déclinant des clins de signaux
Ô diagonaux à leur partance
PENCHANTS
Contemplez ceux qui tourbillonnent
Nouant le ciel aux quatre endroits
– Ici-bas la cité foisonne
De leurs cris d’amour et d’effroi –
Celui aussi qui arraisonne
L’ouïe du vol le moins étroit
Dont les zigzags bleus la sillonnent
D’étés cléments quand la nuit croît
Et celui qui sans fin ramène
Plus d’un dimanche à la semaine
Tenace et comme délaissé
Car décevant signe après signe
Il suit sa lumineuse ligne
Descendante sans s’abaisser
MISE AU POINT DE L’ÉCOUTE
Perdus dans les fonds des oiseaux raturent
Tels derniers échos avant le silence
L’oreille exercée néanmoins balance
Au vent qui répand un ciel de murmures
Ou bien ce ne sont parmi les ramures
D’un cœur évasif à ses récurrences
Que les débats sus tout bas la patience
De rester en veille avec cette usure
Se sont déplacés depuis peu d’un vol
Qui doit tourner lent et raser le sol
Ensemble à présent C’est comme une ligne
Basse continue sur quoi des bémols
Etcetera font petitement signe
Leçon oscillante À ses sons l’ouïe cligne
CLÉMENT G. SECOND
Il se présente :
Clément G. Second
Écrit depuis 1959 : poèmes, nouvelles, notes sur la pratique de l’écrit principalement. Quelques communications artisanales à diffusion confidentielle.
Fréquente littérature, arts, philosophie et spiritualité.
A commencé à collaborer à des revues (Le Capital des Mots, La Cause Littéraire, N47…) depuis fin 2013 par besoin de plus d’ouverture. Partie prenante de L’Œil & l’Encre*, blog collectif photos-textes à l’initiative de la photographe Agnès Delrieu ( le montage de ce blog déjà visitable se poursuit).
Se sent proche de toute écriture qui « donne à lire et à deviner » (Sagesse chinoise ), dans laquelle « une seule chose compte, celle qui ne peut être expliquée » (Georges Braque), et qui relève du constat d’Albert Camus : « L’expression commence où la pensée finit ».
a1944@hotmail.fr
* http://agnesdelrieu.wix.com/loeiletlencre