Psaume
Dans l’écroulement
des embrasements
des tonalités cupides
des peuples en demi-teintes.
Dans l’effondrement
dans la beauté lugubre
des fêtes interrompues
dans le déclin de l’Homme
à la conscience érigée
sans affliction.
Dans l’effondrement
de toutes les frontières
des limites des soubresauts de nos pulsions
des limites de nos ressources,
sans affliction,
dans la conscience érigée
dans l’effondrement
dans un monde sans âge
sans lendemain et sans affliction.
Dans l’effondrement
dans le regard inquiet
de celui qui a faim
dans la conscience érigée
des corps éprouvés.
Dans la grandeur feinte
des puissants dépassés
dans le cul de sac
de qui souffre en toute humilité.
Dans les abris enfouis
dans les abris morts
des personnages indignes.
Dans la beauté noire
des embrasements en cours
des foules abruties
dans le flamboiement habité
des orgues incinérés
des cathédrales de charniers putrides
de ce monde sans dieu.
Dans l’effondrement
de la conscience érigée.
Je coule,
je coule.
Dans une fulgurance de ténèbres :
je lape dans le bol
le sang des derniers combats
près du feu
de l’œil éteint
du regard pesant du mort.
Je me laisse porter
par le souffle achevé
du siècle bouché.
10 juin 2016
NASHTIR TOGITICHI
Il se présente :