Mon porc gris regarde le ciel
Il pleut
Il pleut sur la ville, sur l’individu, sur un taureau en or, sur un arbre, sur le poids des points qui attendent, sur les syndromes allongés les uns sur les autres, sur Oedype , sur la foi, sur un cannibale qui mange son foie, sur une figure gourde,
Il pleut sur le poids d’une sensation sourde
Et il pleut …
Et il pleut sur une répétition lourde.
Mon porc gris regarde le ciel
Il se passe quelque chose
Il existe une cause
Une cause
La cause qui ressemble à une vieille dame
La cause qui a faim… la cause, la cause normale, la cause du grand mal, la cause du diable, la cause d’une vieille dame, la cause… la grande cause du mangeur d’âmes
Il existe une cause
Il se passe quelque chose
Il existe une rose
Il y aura une pause
Une minute
Une seconde
Une cause, une grande cause, la cause, la cause de la pluie
Il pleut.
Mon porc gris regarde le ciel
Mon porc gris prononce
Il se passe quelque chose, entre le sombre rien et le silence
Il se passe quelque chose, entre la maladive répétition et le sens
Il se passe quelque chose, entre la vraie cause et le mot qui perd sa puissance
Il se passe quelque chose, entre le dessus des yeux et mon porc qui prononce.
Il se passe quelque chose, entre le dedans du ventre et mon porc qui prononce
Il se passe quelque chose, entre la fin d’une phrase et mon porc qui prononce
Il se passe quelque chose, entre une faible respiration et mon porc qui prononce
Il se passe quelque chose entre le geste lourd et ce que mon porc prononce
Il se passe quelque chose…
Il existe une rose, une cause… une grande cause.
Mon porc gris regarde le ciel
La pluie est belle.
Mon porc gris regarde le ciel
Il pleut sur les papillons et les abeilles
Mon porc gris regarde le ciel
Il pleut sur une cause, sur une rose, sur une veille voyelle.
KHALID EL MORABETHI
Khalid EL Morabethi
Maroc / Oujda
http://lamuseduciel.blogspot.com