Je suis de ce lieu
Je suis de ce lieu
où les rues
n'interrogent pas
le sang
L'oiseau devenu
marbre
sous midi d'été en fleur
-Étincelle
sur les trottoirs
qui traîne
-Souffle éteint
de la brise
qui dirait la route
au pollen
***
‘’Poète, seule ta main droite’’
Quand la folie
Rend le collier
Tu deviens
Miroir embué
La seule seconde où tu oublies
D’agiter ta main droite
Rien ne survit
Apprend-le, ami
Seule ta main droite
A cette secousse
Qui te brise les voiles
Comme un verre
Car à l’horizon
Dessine
Une dernière promesse de vertige
***
‘’Pour t’habiter surface et symbole’’
J’écarte mille tangibles
Lent fleuve
Pour habiter tes plis
Le monde a goût de choses nues
Épaves sur mer debout
Or ce que tu es n’a pas de nom
Univers à découdre
Virginité blanche renouvellement blanc des moissons
Dans la prudence ciselée des doigts
Écarte chaque tangible
Pour me fermer entre mille dits bleus
Aux larges de tes cris sans voix
Écartant de tous les gestes fermés
L’ivresse des mers d’Avril
Le monde a goût des surfaces
Moi
Je te mesure juste
Et pour ne pas me glisser sur l’autre toi-même
O symbole inhabité
Je t’habite la vigilance du veilleur de lait
ADELSON ELIAS
Il se présente :
Je m’appelle Adelson Elias. Je suis né un 2 janvier du temps, à Petit-Goâve, une ville située à une soixantaine de kilomètres de la capitale d’Haïti, Port-au-Prince. Je suis journaliste et enseignant. J’écris pour résister aux griffes du vivre. Pour arrêter de douter, que mes mains, une fois, ont tenté de changer la mer. Et le sable. Et le coquillage.