Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - NATACHA KARL

Publié par LE CAPITAL DES MOTS sur 15 Janvier 2017, 21:51pm

Catégories : #photos, #poésie, #nouvelles

- Battant


 

Battant

Le coeur

Cognant

Les poumons

Serrant

Un filet d'air

À tes paupières

Une lumière

Les émotions

Courant

Les fils dénudés

Électrique surcharge

Froissement d'ailes

Papillons de poussières

Étoiles grésillantes

Au noir de la nuit

Battant

Ce volet rouillé

Au bois écaillé

Battant

Au vent méchant

Ce combat désarmé

Battu battant

Dans la tempête

Comme si c'était

Un lumineux matin

L'ouverture paisible

Le chemin serein

Bucolique balade

Dans un jardin de satin

Battant

Aux poignets de sang

Au coeur sifflant

Battu

Aux yeux de larmes tenues

Aux poings serrés

Aux dents choquées

Battu battant

Bat blessant

En dedans résolu

Touché têtu

Battant

Voulant

Tenant

Impassible paru

Naissant à l'impossible

L'insensible veux-tu

Battant

Tant et tant

Que dure

Que dire

Battant

Du sourire greffé

Aux mâchoires d'airain

Filer de la voix

Les oreilles battues

Le masque cousu

Le coeur éperdu

Battant


 

©nk

 

 

***


 

Résurrection

 

 

Toute l’eau du ciel tombait sur nos parapluies. Le prêtre courageusement disait l’éloge funèbre; nos chaussures s'enfonçaient dans les allées du cimetière. Entre pluie et larmes, nos visages ruisselaient. Frère et sœur serrés, un coeur pour deux, nous jetâmes une rose sur le cercueil de notre mère. Pas de condoléances apitoyées à cause du temps. Enterrement pluvieux, deuil joyeux? Le lendemain fut très beau. Sans ma mère, j'étais sans filet, ni port d'attache ni entraves. Nouvelle née. Bien-sûr, je me suis cachée pour pleurer; j'ai rêvé d'elle. On me serinait de faire mon deuil. Ce sentiment, je le sentis naître en moi tel une fleur de paradis, je le goûtais en silence puis il éclata : liberté ! Elle m'avait fait cet ultime cadeau. La possibilité d'être moi, femme, île, océan. Tant pis si je le comprenais à peine ! Ce deuil était libération. Tant mieux si ta mort scellait ma résurrection. La pierre au tombeau avait bougé. Tu étais morte, j'étais née. Libre et réconciliée.


 


 

©nk

 

 

NATACHA KARL

 

Elle se présente :

 

 

Passionnée par la poésie, l’écriture et la musique, j’ai d’abord enseigné la philosophie, puis je fus bibliothécaire musicale. En 2008, j'ai publié l’ouvrage Visages de silence (épuisé). Je viens de publier Bonjour Mademoiselle (Edilivre) , un hommage poétique.

Actuellement, je publie mes écrits (poèmes, haïkus, prose…) sur mon blog : lesmotsde natacha.com, également dans des revues de haïku (Gong, Graines de vent) A Tarbes, j’anime L'heure bleue, café-poésie de l’association Le Jardin des mots que j’ai co-fondée. Lors de soirées, ateliers ou spectacles, je slame et je chante mes propres compositions.

Poésie et musique sont le sens de ma vie.

 

Natacha Karl - DR

Natacha Karl - DR

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