Á L’AHURIE !...
On a tous en nous
Quelque chose qui flétrit ;
Une frustration, le remords,
Un non-dit…
La source, l’aval
Où sommeille le proscrit
_que l’on juge
Non à tort hypocrisie ;
Coma passif, psyché…
Les jérémiades de l’ahurie ;
Las, renoncements…
Gagnant à toutes phobies ;
Envenimé, orgueil, fadaises
_viles conneries ;
Le volontaire, huile sur le feu,
La preuve du maudit !
Laver l’honneur, forcer son fiel
Comme repenti ;
Vaillante honte, beauté saillante…
La modestie
_insuffisant, fébrile ;
Un scrupule pour l’ami ?
Communément tendresse…
La dette, le solde d’une vie ;
Flotter… désœuvrement…
La faute, les coups à qui ?
Quoi, comment ! Mine blafarde,
La frousse de l’avili
_déroute, sacrifices absurdes…
Renonce et agis !
Le mépris, faiblesse…
La plèbe gangrène et l’asservi ;
On a tous commis… passable,
Approximatif compris !
Juger facile, le sermon à peu près…
Abruti !
Gesticuler, bavasser, s’emporter
_singes-incendies ;
Amorce déclin ! Songe au pire…
À couper l’appétit !
Abandon mioches, amoureuse rejetée
_sans préavis !
Despotes jurons, obscurantisme…
Les scories ;
Un piètre fier, l’excédent…
Fétu sans esprit ;
Le piège… sabotage,
Un pataquès sans accalmie !
On a tous une nuit, une fois…
Pyromane en sursis ;
Réflexion faite, un réveil brutal
_comme assoupi ;
Recolle morceaux…
Humble, serein, gentil ;
Accepte, surmonte !...
La sagesse comme affranchie ;
Après tout écorchures, ces détours ;
On sourit !
Le sillon, crêtes… les ancêtres,
Le silence s’inscrit ;
La plaie, scorbut , ruines ensuite
_l’horizon varie !
Oui heureux, oui déchiré…
Plus jamais enseveli ;
Puis se laisser dériver sans contrôle,
Sans appel, ni avis…
À flanc… la brousse, les creux, vagues…
Le maquis
_estomaqué, débraillé continue…
La mue s’accomplit !
Sans rien, dépouillé…
Merveille, tant mieux tant pis !...
Enfin, enfin, enfin, enfin,
Depuis toujours le fruit ;
Enfin, enfin, enfin…
Enfin toujours la vie ;
Enfin le bruit, enfin toujours
_enfin acquis ?
Enfin, enfin, enfin, enfin...
Sans vie, sans cri.
***
DÉ-
LIVR-
RANCE
I (FOSSOYEUR)
+
L’univers est un art de la rupture
Dans un foisonnement ininterrompu
Une é l u c u b r a t i o n
Un secret qui se refuse à la raison
à défier la frontière
ABOLIR L’HORIZON
+
Le monde est un ramassis de sublimes vulgarités
D’ailleurs tout le monde sait que l’objet dérobé a meilleur goût
Le crime lèse-majesté est cette témérité d’inspirer la vie
En une matrice infâme d’ e x t a s e s
+
L’indéfini reste la position du vivant par excellence
L’acte d’isoler une théâtralité
Comme ces autels animistes
Ces danses macabres
Qui se rient de fâcher
_ A u x a n t i p o d e s
D e s b i l a n s
EXPERTISES
PRONOSTICS
+
C’est le manque l’inconsolable
Qui nous fait courir grandir
Vrombir d’intolérances
L’entrave nous force à réagir
Exalte accompagne la vie à se réaliser
Provoque une providence
De signes votifs
De prêches
O r a c u l a i r e s
+
L’art plus réel que le vivant
La vie a une fugacité terrifiante
d a n s s a v e r s a t i l i t é
f r u s t r a n t e
sa bouffonnerie médiocre
L’art fait saillir une constance
Un simulacre nécessaire
à la respiration des images
aux contrastes des soupirs
+
Autant crouler comme un arbre
sous le poids de ses propres fruits
En anarchiste qui se cherche
+
Seul à la dérive
À vriller en perdition
On a la chance de découvrir
des atolls insoupçonnés
des deltas titanesques
Peut-être est-ce cette censure
Qui nous oblige à nous réfugier
Vers un inconnu toujours aussi vaste
F u r i e u s e m e n t é b l o u i
+
Présentement
On confond
PUISSANCE
FORCE TRANQUILLE
Et bagout de la persuasion
Tyrannie d’un totalitarisme
B u i s s o n n a n t
+
Écouter le libertaire s’il est libéré
Prêter attention au grandiloquent
S’ i l e s t é l o q u e n t
Sans preuve visible, sans filet de sécurité
Façon corde raide en effronté
_ t é m é r a i r e
À l’image de la vie
SANS COMPROMIS NI RETOUR
+
Même la mort est propice à l’emphase
dans le prisme d’une méthode
+
Sentir un être en mouvement, à ses côtés
En fusion avec le monde
Pensant avec ses couilles
Tâtonnant dans la colère…
Créant dans une irrépressible
BÉANCE !
+
Résoudre l’énigme
En perverti de service
poussées
d’hormones
d’adrénaline
en contrastes
i r r é g u l i e r s...
+
Le précieux, le scrupule
m’emmerdent religieusement.
Je préfère la sobriété
du désespoir.
En prise avec les fluctuations,
les failles
du vivant !
+
La spéculation d’idées
Le triomphe
D’une hiérarchie
D’une organisation
D’une structure
_ sociale !
N’est que du vent
UN PATAQUÈS
_ UNE ACCALMIE…
+
L’émerveillement est sans cesse
R a v i v é
Dans les brasiers de la colère
L’étonnement
Est un tison ardent
Une fournaise
R e s s u s c i t é e
La preuve
De l’absence des cieux
+
La médiocrité
Est l’apanage des gagnants
Du consensus ambiant
D’une aseptisation
TOTALITAIRE
Comme un couvre-feu
MAJORITAIRE.
Créneau hypocrite
de mauvaise foi…
+
La bassesse
n’est pas qu’ordurière
La faiblesse
n’est pas qu’injurieuse
Elle est aussi moderato
de tendresse…
Piano piano
d’ a l l é g r e s s e !
+
Une gargouille grossière
aux yeux révulsés
aux lèvres
hypertrophiées
à la beauté grinçante
_ OFFENSIVE
Est la somme
d’un siècle
obscurantiste
bureaucrate
_ SOUVERAIN
+
La seule version historique autorisée
est celle des vainqueurs.
Un seul son de cloche :
pontes, patriarches, suzerains...
DÉPENDANTS D’UN AUDIMAT
_ INCESTUEUX !
d e s m y s t i q u e s
d e s c u r é s l u b r i q u e s
d e s b i e n v e i l l a n t s
_ é c a r t e l é s.
+
JUSTE LA RIPAILLE
Des tripots
gauloiseries
brigands
pirates
manchots
bigots
+
Pas d’espoir de grande révolution.
RESTER juste v i c i é à sa résignation.
+
Le monde est contraire
à ces îlots rectilignes
lignes droites, culs-de-sac
Où l’illusion optique
de la fée électricité,
n’aide en rien à la survie
à la malédiction
matérielle
+
LE MONDE EST UNE CACOPHONIE
A S S O U R D I S S A N T E
atomes en scission
comètes enflammées
prédateurs à l'affût
pénétrations fougueuses
+
Satyres
Minotaures
Centaures
se ménagent
des ulcères
des manies
_ p a l p i t a t i o n s
dérisoires
+
Sales gosses, mauvaises graines
t o c a r d s…
Quel plaisir de voir ces petits riens
q u i d é r a i l l e n t…
CET IMPONDÉRABLE !
+
Une faute d’écart,
une entorse à la règle…
Rien de plus humain,
que cet imprévu
_ b é v u e.
+
L e s p e l u c h e s
de l’agacement
_S’ACCROCHENT
à nos existences
é t r i q u é e s
+
LA PEINE,
p r o c h e.
LA CAVALE,
p é n i b l e...
_ lâche !
COMME UN MIRAGE
_ d’ é v a p o r é s.
+
La seule alternative,
bénéfique
Est de prendre
le risque.
D e t o u t p e r d r e !
+
cette matière sentimentale
indifférente à son destin
visible
EN APPARENCE
Sentences extraites du D É C A L O G U E :
¡ Jevousaimetous !
NICOLAS SAVIGNAT
Il se présente :
Mon travail d'écriture a été présenté dans des revues de littérature, de poésie, des fanzines : Les Hommes sans Épaules, LA PASSE / revue des langues poétiques, Encres Vives, FPDV, Comme en Poésie entre autres. J’ai participé également à des lectures, à la Cave Poésie René Gouzenne à Toulouse, à l'occasion de l'événement culturel, Le Marathon des mots 2014, en compagnie d’Yves Heck.