Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - MATTHIEU MAGRÉ

Publié par Le Capital des Mots sur 15 Mars 2017, 21:57pm

Catégories : #poèmes

CATHARSIS

 

 

5

Je quitte ma planète

4

Les larmes aux yeux

3

Mon coeur susurre

2

Mais mon âme

1

Revit

 

Blast off

L'embrasement

Et je n'entends rien d'autre

Que la lumière

S'endormir à la naissance de l'ombre

Le ciel s'est évanoui

 

Fusée

Chrysalide en reflets

Quitte la stratosphère

Météore ex machina

 

Le firmament est injecté de noir

Et d'astres

 

Silence

Interstellaire

 

Le soleil

Tache blanche

Dans le rien

Incolore

Comme toutes ces étoiles

Ruines astrales

De temps

 

Les nébuleuses obscures

Illuminées

Et se révèle ton visage

 

Je meurs d'espace

Comme je mourais d'abandon

Mon être cryogénisé

 

Vide

 

Une éternité

Ou glissement temporel

Au voisinage de Saturne

Anneaux de poussières

Résonne le néant

Sur les corps célestes

 

Contemplation

Constellations

Endormies

 

Aux confins

Du cosmos

Opposé de voie lactée

Passage vers

Un autre monde

 

Trou noir

Agonie de lumière à l'horizon

 

Mon âme est purifiée

De l'obscurité de la Terre

 

Qu'importe la matière

Si l'esprit est en extinction

 

La gravité attire le vaisseau

Vers le lieu où se résout l'équation

Mort en approche

Mérite d'être vécue

Je la vois

 

Une lame de fond

Une montagne

Immense

Noir

Sidéral

 

Je n'y survivrai pas

 

Le temps s'effondre

 

Silence

Interstellaire

 

 

***

 

 

AMPHETAMINE

 

 

J'erre dans le désert

Mon coeur pulse de rage

Ta perfection

Je la hurle au ciel

Bleu sable

 

Je te veux seul

Je te veux toi

 

Amour volcanique

M'est effet de serre

Mon ventre brûle

A ta simple pensée

 

Mes veines implosent

La rivière est trop forte

Je respire du vide

Meurs d’adrénaline

Comme un rush d'ecstasy

 

Se dévoile au loin

Ta présence en mirage

 

Je suis à terre

N'ai plus d'yeux pour voir

Trace ma voix

Dans la poussière

Je suis sous amphétamine

 

Où es-tu

Je ne vois plus

Je te sens partir

Tu ne m'as jamais aimé

Jamais

 

Me suis trompé

Et perds le contrôle

Diastole mon âme

Explosive

 

Et des cendres d'illusion

Brillent à l'azur

 

 

 

***

 

 

 

BLEU JEANS

 

 

Je fixe les jours

Et les étoiles ne se rejoignent pas

Un million d'années semble nous séparer

Et ne sais si je dois partir

 

Je vagabonde d'aurore en aurore

Bleu jeans comme ceux que tu portes

Prie la nuit pour t'y retrouver

Mais la route est vide et l'espoir blessé

 

Je m'égare dans la brume et te cherche toujours

De collines en crépuscules je détourne le regard

Ne crois plus assez pour tout te dire

 

J'ai bu trop de pluie

Erré trop longtemps

Je saigne et ne peux plus avancer

Que penser de ton silence

Alors que j'ai cru rester

 

Les matins s'enchaînent et me cachent sous les draps

De soie ou de givre qu'importe

J'ai mille et une raisons de t'oublier

 

MATTHIEU MAGRÉ

 

 

Il se présente :

 

Matthieu Magré, né à Paris en 1999, et considérant l'écriture comme un engagement pour la lumière et à titre plus personnel comme un remède, est l'ancien élève et ami de la poète et critique France Burghelle Rey.

Matthieu Magré - DR

Matthieu Magré - DR

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A
Pas compris, tout juste incompréhensible ! Qui peut se vanter d'avoir déjà compris un tel sentiment d'amour au potentiel si destructeur et à la fois renaissant ? Mais ces poèmes ne cherchent ni à comprendre ni à analyser mais seulement à vivre et à ressentir, ce qui n'est pas peu de choses.<br /> Ressentir l'insurmontable, toucher la défaillance passionnelle avec tant de réalisme et de coeur, permet bien ce que prétend le poète : soigner, cicatriser, la catharsis.<br /> Que la voix errant "dans le désert", que l'être ayant "bu trop de pluie" se voit retrouvée, renaissant parmi ses oeuvres dont la justesse et l’expérience imprègne tout lecteur ayant déjà aimé !
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J
Des vers à la fois profonds, fins et glaçants... Poèmes qui laissent interdit tout lecteur mais non sans émotions.<br /> On ne peut sortir indemne de cette lecture, j'avoue en avoir été sincèrement marquée voire émue.
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B
Ca vibre fort, très fort,
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C
Des poèmes aussi beaux seuls que réunis dans cette histoire torturée. Les mots y résonnent avec une justesse et une émotion rares, attirant sur leur orbite le cœur qui sait les lire. Comment ne pas être touché à la lecture de ces vers ?
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