ODE AU TIERS-ETAT ET A LA MORT
OU LE PELERIN EXTENUE
Toi qui habites là, dans cet amas de pierres
Qui ne t'appartient pas, que tu payes si cher
Toi qui ne dors la nuit, pour craindre le matin
Et travaille le jour pour te nourrir de pain
Toi, à qui l'on apprend de futiles bêtises
Pour ne point éveiller l'esprit que l'on te brise
Dans la course à l'argent, dernier tu es parti
Pour ce choix tu seras toute ta vie puni
Ton choix, du moins, ils veulent, pour ça, être crus
Car toi, tu ne vis pas, tu n'as jamais vécu.
Comment tirer un quelconque plaisir
A boire et rire ou faire naître et jouir
Lorsque l'on voit les chaînes à nos poignets
Les fers aux chevilles et nos airs niais.
Idiot est le chien qui aime son humain
Lui qui, dans la forêt, est le plus craint
Bête est l'humain qui adore sa vie
Alors qu'il court toujours pour son envie
Si la lutte pour l'oxygène était la norme
Alors nous aurions tous la joie & la forme.
Où donc est cet enfer où règne le tourment,
La peine et le malheur, qu'on fuit obstinément ?
Où donc trouver la coupe à remplir de mon sang
Pour être délivré du travail harassant ?
Quels mots, dis-moi, Seigneur, placer dans mes prières
Doit-on dire à la Mort pour qu'elle nous libère ?
Dieu, que j'ai pu marcher sur tes chemins de gloire
Et je n'ai jamais pu, en Toi, trouver l'espoir
Dans la poussière de toute Ta Création
L'on ne peut trouver que rocaille et déceptions.
6/2017
THIBAULD MENKE