Il arrive qu’à l’insu d’un attentif remonte
sa clandestinité faute d’oxygène
Le secret sans grand large, en est-ce encore un,
et du large sans lui, que reste-t-il à lire
sinon la mue prostrée, méconnaissable ?
Vous aura-t-on voulues, immensités plus courbes
que le roulis des fables qui vous bercent !
Et longées, parcourues, désireux des prochaines
archères décochées, profuse succession
à perte de regards trompant les paupières-lèvres,
à perte de se perdre au gré souple de vos rebonds
– à tressaillir un soir surpris, ô folie douce,
par l’oubliée sans droit qui grimpe
de travers en frôlant le moment,
et cherche-donne et chante à titre de reléguée
son psaume plus royal d’être émis en veilleuse.
***
Sur fond de grondement inégal du chauffage
va se démêlant, s’ordonnant le désir
– cette maison à craquements hésite
entre branler dans l’air
et son enrochement, se sceller en plein stable –
De la vie devinée en pointillés se trame,
questionne le surplace d’un lit défait
dont ne veut plus l’ancien faux-gisant,
diagonal pressé par quelque chose
qui tour à tour dispense
son lot d'insuffisance et vers le jour assez
d’allant pour un pas suivi d’autres.
***
Tard attendu, le rai se glisse et les battants
l’enjambent, précautionneux de sa mince lumière
ou bien ce sont les cils aussi qui le coulent
ou l’index qui l’esquisse évasivement
à la fin d’une phrase en mal de sonorité basse
La pièce tourne sur son axe imperceptible
Le basculement a raison des raisons d’équilibre
Ce que peut la finesse extrême va sidérant corps et cœur
et le regard plissé anticipe l’irruption par l’embrasure
d’une main de soleil avançant le matin à répandre.
Extraits de "Porteur silence" - Editions Unicité, 2017.
CLÉMENT G. SECOND
Il se présente :
Clément G. Second
Écrit depuis 1959 : poèmes (sortes de haïkus qu’il préfère nommer Brefs, sonnets, formes libres), nouvelles, notes sur la pratique de l’écrit principalement.
Plusieurs recueils en cours ou achevés, dont Porteur Silence qui vient de paraître aux Éditions Unicité de François Mocaër.
Publications dans Le Capital des Mots, La Cause Littéraire, Décharge, 17 secondes, Harfang, Lichen, N47, Paysages écrits, Terre à Ciel, et d’ici quelque temps dans Verso.
Réalisations avec Agnès Delrieu, photographe (revues, blog L’Œil & L’Encre http://agnesdelrieu.wix.com/loeiletlencre)
Proche de toute écriture qui « donne à lire et à deviner » (Sagesse chinoise), où « Une seule chose compte, celle qui ne peut être expliquée » (Georges Braque), et qui relève du constat d’Albert Camus : « L’expression commence où la pensée finit ».
a1944@hotmail.fr