Je vis à vol d’oiseau
à hauteur de nid
échafaudage improbable de brindilles fragiles
entrelacées de vide
Je m’éveille
au pépiement aveugle d’oisillons invisibles à l’oeil nu
Je suis aux premières loges
d’un spectacle de voltige aérienne
les oiseaux s’élancent par deux
croisent leurs courbes parfaites
entre ciel et rameaux
trajectoires lisses et savantes
sans gravité sans collision
géométrie délicate du monde volatile
harmonie des envols toutes ailes déployées
balancements légers des retours
sur la branche si fine
mûs par l’instinct immuable et mystérieux
danser
dans l’air vif d’un jour nouveau
rendre grâce
à l’azur infini
à la lumière dorée du levant
nourrir
la vie impérieuse
qui s’ébat
en suspens
ici et maintenant
28/01/2017
***
Savourer la chair crémeuse des magnolias
lisser leurs veinules tendres
se baigner dans ces coupelles moelleuses
Glisser narines ouvertes
le long des grappes de glycine alanguies
Guetter au bout des branches et des tiges
le renflement vert des bourgeons
serrés sur un espoir de feuille
ou de fleur
Frotter sa peau d'herbes coupées et de sucs
Se poudrer de pistils
Broder de pétales les poignets désolés
Et renaître dans le parfum des fleurs..
avril 2017
**
Sur les lèvres des vagues
On gribouille les secrets brûlants
Ce baiser refait le monde,
L'envers du souffle, l'ivresse immense, fragile
Chaque virage conte le parfum des origines
Un chant des possibles à glisser
Sur des bouts de papier
Les nuits, toujours
Habiter la lumière
Devenir un pli du feu
La parole est la sérénade du monde
La fêlure, c'est un regard bleu
Le bonheur entre deux rives
Ces nœuds sont
Les racines de la passion
Une forêt dans le sang
juin 2017
DOMINIQUE BERGOUGNOUX
Elle se présente :
Née en banlieue sud de Paris, elle a fait presque tous les métiers : visiteuse médicale, hôtesse de l’air, responsable de communication culturelle, professeur de lettres, documentaliste, orthophoniste. Mais elle a toujours écrit, de la poésie surtout, et chanté, souvent — du jazz à la bossa. La musique des mots comme dénominateur commun. Elle a, en revanche, très peu publié : À rebrousse-cœur (La pensée universelle, Poètes du temps présent, 1981), et dans Les cahiers du détour/Silence n° 5 (Acerma, 2000), ainsi que quelques poèmes récemment publiés par les revues en ligne Le Capital des Mots et Lichen.
Elle poste des poèmes sur sa page Facebook depuis quelques années et appartient à plusieurs groupes de poésie, dont « Vents de haïkus ».
Un recueil à venir en autoédition.