Femmes … de toutes origines …
Sortez vos miroirs de poche
Barbouillez vos lèvres de rouge
Ici à l’entrée d’un commerce
Ou là sous l’arc ocre d’une mosquée
Lancez vous dans la lumière sortie de son écrin
Jetez vos bijoux sur le front des hommes
Offrez au vent la cambrure de vos reins
La mer a faim de vous, plongez-y nues
Ne rasez plus les murs délabrés
Tant que votre beauté n’y sera célébrée
Riez d’un rire foudroyant quand le premier éclair déchire le ciel
Au nom de Dieu accordez-vous tous les droits
Ayez la force d’une déesse mythique
Criez à ciel ouvert, dédiez-lui la puissance de vos voix
Et que les seins se dressent sous les chemisiers
Et que les cheveux se détachent et s’enroulent
En flamboyant comme des torches aussi violentes que la houle
Puissent les rues s’emplir de vos hourras victorieux
Finis les barreaux finis
Que les hommes vous remercient d’être en vie
En se souvenant d’où coulait le lait nourricier
Sans oublier de respecter la mémoire
*
Poussières au goût de sang
Sur les ruines de la ville
Seuls les chiens encore y passent
Poussière dans ton œil
Que le souffle du vent d’automne au-dehors
Fait tomber comme une larme
Sur le sillon de ta peau
Poussières dans les maisons bombardées
Au loin au loin si loin de nous
Cendres murs calcinés à travers les écrans télés
Et dans ton œil la poussière des larmes
De n’y pouvoir rien changer
*
Tu te souviens de ce jour blafard
D’une cage d’escalier où tu avais passé la nuit
Au dernier étage à l’abri des regards
Tout là-haut tu t’étais endormie
Puis dehors très tôt, au petit matin dans la ville
Animée déjà par les pas sourds des travailleurs
Et toi, à te sentir cernée de bruits hostiles
A chercher de quoi dans tes poches
Te rendre au comptoir du bistrot le plus proche
Mousse du café crème, délice de ta jeunesse encore sans peur
La pluie battait le pavé en quintettes de cordes
L’odeur des croissants chauds à quelques coins de rues
Souvenirs de la maison quittée, adieu famille, adieu discordes
Avancer en solitaire, combat de l’âme mise à nue
SANDRINE-MALIKA CHARLEMAGNE
Elle se présente :
Bibliographie
A corps perdus - JC Lattès
Mon pays étranger - La Différence
Requiem pour un philosophe - Les Cahiers de l’Egaré
L’enfant qui n’en finissait pas de rêver - Tiers Livre , la revue de François Bon
Anastasia - (théâtre) Diffusion France-Culture – Ed L’Harmattan