à la motte
un château de pierres
et de briques
quartz au chant
de l’oiseau dans la paille
matière de nuée
tout autour de l’étang
au silence le soir
lève les mailles
d’un binôme de rien
au raz du sol
seules les roues du réel
clament aux larmes
d’une branche
un parfum d’innocence
et midi qui trébuche
le temps rime
à mi-chemin l’azur
sous les voiles donc
d’un morceau de ciel nain
et l’étoile en sa bouche
décapsule les aurores
d’un si pâle argument
aussi bêta qu’infirme
pourtant les lettres
et les cils de dernière minute
entre des parts et des espaces de savoir
les iris jouent
encore
dans la marelle
d’un clignotement
que lave et dilue
la dioptrie d’un doigt
ils ont poussé leurs regards
jusqu’aux frontières
du réel
là où des passages
à vrai dire
des passages oui
des portes ouvertes
vers d’autres rames
à quantités indéfinies
des souffles de tant que
et d’à jamais
même si
des lacets se dénouent
des sangs au rhésus incertain
se figeaient à peine
devant ces points
d’interrogation et d’exclamation
l’étranger filtra son nid
comme ça
entre deux poings
fermés grisailles et
barricades
un oiseau image
son et quatrième dimension
comme un vent qui s’ébroue
au-delà des saisons
du soleil et des étoiles
partout à cet âge-là
les souvenirs se décomposent
les espaces ont récité
ce qu’il restait
de tourbes et de terrils
les eaux n’ont rien avalé
de ces vagues
houleuses
contre la gueule froide
d’une péniche
CARINE-LAURE DESGUIN
Elle se présente :
Carine-Laure Desguin aime sourire aux étoiles et dire bonjour aux gens qu’elle croise. Elle écrit des romans, des nouvelles, des poésies. Elle publie dans plusieurs revues et pour Actutv, elle interviewe des romanciers, acteurs ou autres artistes.
Son inspiration ? Dans le souffle des vents, sur les trottoirs des villes et dans les instantanés de la vie, des instantanés qu’elle grignote comme ça, au gré de ses fantaisies.
Aujourd’hui, Carine-Laure Desguin aime dans les textes poétiques la sonorité, la musicalité, des fragments d’ombre et de lumière, de sens interdit et de non-sens.