Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - GILS DA DOUANLA

Publié par Le Capital des Mots sur 30 Décembre 2017, 13:11pm

Catégories : #poèmes

I

Le matin se lève sur la rive

Je reviens des cauchemars et insomnies

Et encore me hante

La frénésie du ricanement des crânes

Aux dents perles blanches

Les souvenirs effleurent ma mémoire

Mais tout est si distant

Le ruban des siècles se détache sur elle

Et comme les vagues qui s’approchent

Sans jamais m’atteindre

Il ne l’atteint guère

Et sur l’autre rive je vois le bonheur glisser

Doucement lentement mais s’éloigner enfin

S’éloigner sous la pression de l’onde bleue

S’éloigner sous le regard impuissant de ma rage

S’éloigner au rythme des chants désespérés

Et des aveux tus de ma conscience stoïque

Et puis disparaître

Tout passe ainsi et ne revient

Rien n’est incertain comme demain

Les siècles du vide s’approchent

Chargés de doute et d’incertitude

L’homme n’aura jamais existé


 


 

II

Le crépuscule du mensonge est proche

Le feu qu’on couvre couve

Et quand le moindre vent y souffle

Et quand la moindre brise y passe

Les braises s’illuminent et tout revient

Rien ne disparaît sous l’effet du temps

Des cendres de la fourberie

Prend corps le fils mal aimé et nié

À la croisée des souvenirs épars

Revient le témoin de la réalité occultée

La vérité est une jeune femme

À la beauté inaltérable

À la beauté incorruptible

On peut lui ôter son sourire

On peut la déguiser en misère

Mais au fond tout est là

Il suffit d’une caresse de brise

Pour qu’elle fleurisse

Pour qu’elle ouvre ses calices

Et offre de ce parfum pur

Propre d’elle


 


 

III


 

La nuit se déploie sur les jours sans mémoire

Je traverse l’arrière monde onirique

Je remonte la haine mémorable des braises

Le sang et les larmes encore inondent

Pour édulcorer le gris qu’il fait

Le vent les grave dans la mémoire de l’oubli

Il germe des décombres du temps

Pour grandir les destins chétifs

Alors les souvenirs de l’histoire sans traces

Retracent les contours du passé amnésique

Et j’avance balbutiant et ignorant

J’avance vers l’être qui fut et je me découvre

Je ne l’ai jamais connu mais il est tellement moi

Son cri trouve écho dans mes entrailles

Les vies sont des ritournelles de l’existence

On est tous des êtres de mémoire

Au fond on est reflété par le miroir de l’histoire

 

 

GILS DA DOUANLA

Il se présente :

 

Gils Da Douanla est camerounais. Il est étudiant en cycle de recherche à l’Université de Yaoundé I, département des études hispaniques. Il est cofondateur et actuel animateur culturel du CLIJEC (Cercle Littéraire des Jeunes du Cameroun). Il lit et écrit en espagnol. Il a participé à plusieurs projets collectifs de publication. Il a été retenu en 2016 lauréat de la première édition du concours national de nouvelles.

Gils Da Douanla- DR

Gils Da Douanla- DR

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