Détresse aux trousses
Ne t’étonne pas donc, si leur poésie est hémorragie ; c’est qu’ils cherchent l’étymologie des maux quand le mal des hommes dépasse leur pensée.
C’est dans les villes affamées d’amour qu’ils s’absorbent et s’ouvrent, qu’ils marchent dans les rues sabordées de solitude de luxe et crèvent l’abcès du chacun-pour-soi.
Dans le vacarme des fatalités qu’ils abordent la frileuse foule et sèment de la chaleur humaine à qui veut bien la moissonner. Mais transis par l’aigreur, les regards de travers sont anguleux. Le mal de vivre est à l’ordre des jours et des nuits, il fauche les sourires et ignore les saisons. Il enterre les cœurs vivants.
Le cœur ?
P’tit chez soi qui ne paye pas de mine, mais que la plupart désertent pour habiter dans le somptueux mausolée des apparences où l’ostentation coûte chère au mètre carré
The place where you have to be
…
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La ville dégouline de gens bruyants et absents. Détenus en sursis. Liberté chérie. Trou de mémoire collectif. Thérapie urbaine. Le moral dans les talons crève les yeux et colle aux doigts. Pollution sentimentale. Peaux d’échappement. S’oublier dans le fracas des consommations. Crime contre son humanité. Délit de fuite. Le stress de la foule est un gaz toxique. Pouls de l’artère. Le désespoir tâté est patent.
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Ne t’étonne pas donc, si les poètes ont le sourire d’une larme. C’est qu’ils cherchent à s’accomplir en toute l’être. Á tirer leur épingle du JE. La belle solitude, ce n’est pas être seul, c’est être soi…
@RT 'FELINAT
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